4ème Forum Afrique développement, les choses se concrétisent

4ème Forum Afrique développement, les choses se concrétisent

Le Forum international Afrique Développement, co-organisé par le groupe Attijariwafa Bank et Maroc Export, se tient à Casablanca les 25 et 26 février. Cette 4ème édition est axée du thème « Agriculture et électrification : mobiliser les énergies » et cette année, le Club Afrique développement a été officiellement créé. 2.400 participants se sont enregistrés pour ce Forum, en vue de (lucratives, effectives et actives) rencontres en B2B.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le ton a été donné sur les deux thèmes agriculture et électrification, avec un accent particulier sur la coopération Sud-Sud, qui ne doit pas rester un leitmotiv creux ou un slogan marketing. Il est temps de mettre la coopération interafricaine en mouvement, prenant appui sur le fameux discours de Mohammed VI prononcé à Abidjan voici deux ans, et dans lequel le roi avait longuement loué les vertus de cette coopération.

Dans son allocution d’ouverture, le PDG d’Attijariwafa Bank Mohamed Kettani s’est montré fier et heureux d’annoncer la participation de 2.400 délégués, venant de 29 pays dont 24 pays africains (l’Inde et la Chine en guest stars) avec  4.500 rendez-vous programmés en B2B. il a rappelé que cette 4ème édition se tient dans une conjoncture internationale encore ébranlée par les séquelles de la grande crise économique et financière, insistant sur le fait que le FMI a même révisé 3 fois ses perspectives de croissance mondiale en quelques mois, de même que l’OCDE. Kettani est également revenu sur les deux thèmes de ce Forum, agriculture et électrification, avec en plus et en corollaire l’entreprenariat nécessaire pour le développement de l’Afrique, un continent où, a-t-il souligné, près de 600 millions de personnes n'ont pas d'accès aux réseaux électriques et où les taux d'électrification moyens des pays subsahariens ne dépassent guère 20%.

Prenant la parole à son tour, le ministre de l’Agriculture Aziz Akhannouch a lancé à une salle comble qu’ « il faut gagner la bataille de l’agriculture », rappelant que le Maroc


a structuré son secteur primaire autour de l’agriculture moderne à haute rentabilité certes, mais aussi et surtout vers une agriculture familiale et solidaire. Le Plan Maroc Vert, a insisté le ministre, a permis de passer de 160.000 hectares irrigués en système goutte-à-goutte en 2008 à 450.000 aujourd’hui, avec de bonnes perspectives pour atteindre avant l’heure l’objectif de 550.000 hectares initialement programmé de 2020. Quant au PIB agricole, cette année et en dépit de la pluviométrie inquiétante, il sera maintenu à plus de 100 milliards de DH, ce qui montre bien la capacité de résilience du Plan.

Et puis arrive le ministre des Affaires étrangères, qui évoque de prime abord et avec une pointe d’humour son « décalage », que les gens ont effectivement observé ces derniers temps… Plus sérieusement, il a martelé que le continent devait passer de l’afro-pessimisme qui l’a caractérisé jusque-là à une posture de création de richesse et de partage d’expérience et d’expertises. Il a également rappelé que la COP22, qui se tient en fin d’année sur notre sol, sera le prolongement de la COP21 en France, qui n’a pu réussir que grâce à l’engagement et aux engagements des pays africains, et du Maroc en particulier. « Le Maroc souhaite faire de la COP 22 celle de l’Afrique et celle de ceux qui sont les plus menacés par les changements climatiques. Et en faire celle de la concrétisation et du début du financement programmés », a expliqué le chef de la diplomatie, qui a suggéré cette idée que le Maroc, en allant vers ses frères africains, n’est pas « venu avec ses grosses bottes » pour prendre la place de certains ou comme le pensent certains, en allusion claire à la France , mais pour bâtir des relations de confiance en vue d’assurer l’avenir.

Rappelons que depuis les quelques années que se tient le Forum Afrique développement,  5.500 opérateurs économiques y ont participé et 13.000 rendez-vous B2B ont été organisés.