Le Dr Zouhair Lahna jette l’éponge et s’en va… des questions se posent…

Le Dr Zouhair Lahna jette l’éponge et s’en va… des questions se posent…

Le Dr Zouhair Lahna est ce gynécologue obstétricien qui avait ouvert un centre médico-social à Casablanca pour soigner gratuitement, ou presque, les femmes nécessiteuses, marocaines ou étrangères, de Syrie et du sud du Sahara. Son centre avait été fermé par les autorités, en attente d’autorisation. Le médecin « sans frontières », a donc décidé, après quelques semaines, de s’en aller d’où il vient, c’est-à-dire des zones de guerre et de désolation. Mais la vérité est sans doute ailleurs…

« Quand on souhaite faire du bien, la terre du Seigneur est large (…), car entre les inquisiteurs, les profiteurs des malheurs des déshérités et les spectateurs, on ne peut pas aller très loin (…). Après les agents du ministère, j'ai eu en mon absence (puisque le cabinet est fermé) une visite des autorités locales pour dévisser les plaques devant l'immeuble, et j'attends les tergiversations du Conseil de l'Ordre qui n'arrive pas à prendre de décision pour en finir avec cette polémique (…). Si on ne peut pas soigner les syriens et subsahariens qui ont immigré au Maroc, on peut certainement le faire dans leurs pays d'origine ». C’est par ces phrases  rageuses que le médecin a annoncé son intention de repartir, mais il y ajoute ce qui peut ressembler à des menaces…

« Je laisse les ''responsables'' à leurs petits calculs et surtout leurs consciences. S'ils combattent les bonnes intentions, méprisent les faibles et ne luttent pas contre les injustices, alors ils doivent se préparer aux tournants de l'histoire. D'ailleurs, elle a tendance à bégayer ... ».

Alors, du Centre Injab, le Dr Lahna veut passer à Injab Concept, une plateforme virtuelle dans laquelle il invite ceux qui le désirent, quelle que soit leur formation ou leur profession, à lui porter assistance dans son œuvre médicale, qu’il veut humaniste et humanitaire…

Des questions demeurent cependant dans cette affaire, où les deux camps ne semblent avoir tout dit… En effet, suite à l’ouverture du Centre le 15 janvier dernier, une commission du ministère se présente et demande les autorisations. Ne les trouvant pas, elle requiert la fermeture. Tollé général et vague de soutien pour le Dr Lahna.

Mais pourquoi cela a-t-il été fait comme cela ? Pourquoi le Dr Lahna a-t-il décidé d’ouvrir sans demander des autorisations qui lui auraient certainement été délivrées ? Dans le cas contraire, il aurait présenté en public le détail de ses démarches administratives et placé les autorités en porte-à-faux. Mais il ne l’a pas fait, se contentant de poser et de se poser des questions…

D’où sont venus les fonds qui ont permis au médecin d’ouvrir son centre, qu’il abandonne après un mois seulement, publiant un statut sur son compte Facebook, émaillé d’insultes et de menaces ? Pourquoi n'a-t-il pas essayé de s'adosser à des organismes ayant pignon sur rue au Maroc, comme la Fondation Lalla Salma qui, bien que spécialisée dans la lutte contre le cancer, aurait pu lui ouvrir bien des portes ?

Après l’émotion, peut-être faudra-t-il poser les deux questions : « Qui est le Dr Zouhair Lahna, et qui le finance ? », et aussi « quelle est la raison réelle de la décision des autorités ? ». On a l’impression, donc, dans cette affaire, qu’il y a beaucoup plus de non-dits que de révélations, présentant la chose sous son côté un peu chevaleresque du bon docteur qui veut faire du bien et des méchantes autorités qui l’en empêchent. La vérité est peut-être au milieu.