Les chiffres de Mohamed Boussaïd

Les chiffres de Mohamed Boussaïd

Le ministre de l’économie et des finances était en ce début de l’année 2016 l’invité du forum de la MAP. Il a apporté ses explications et éclaircissements sur la loi de finances et sur un certain nombre de points qui agitent le monde économique, dont la croissance, les équilibres, les retraites, la compensation...

Croissance et agriculture

La croissance sera de 3% pour l’exercice en cours, moins que les prévisions du FMI, qui sont de 3,7%, mais plus que celles du Haut-commissariat au Plan, qui prévoit 2,6%. Or, la loi de finances a été élaborée sur la base d’une année agricole moyenne, mais face au déficit pluviométrique déjà enregistré, il semblerait qu’on aille vers l’estimation du HCP. Cela étant, les perspectives de croissance dans la zone euro étant de 1,6% (3,6% pour le PIB mondial), le ministre des finances a bon espoir que cela ait un impact positif sur les performances de l’économie nationale. Ainsi donc, la croissance au Maroc sera « à la fois soutenue, durable et génératrice de revenus », affirme-t-il.

Equilibres macroéconomiques

Le déficit budgétaire continue à se résorber, passant de 4,9% du PIB en 2014 à 4,3% en 2015 et devrait se fixer à 3,6% au terme de cette année.  L'inflation sera maîtrisée à hauteur de 1,7%, dans le cadre d'un prix du pétrole à 61 $/baril, sur la base de dépenses à hauteur de 388 milliards de dirhams  et des recettes devant atteindre 364 milliards.

Le ratio du taux d’endettement devra se stabiliser à 63,4% à fin 2015, avec une tendance baissière en 2016 et un taux prévisionnel de 60% à l'horizon 2020. L’endettement à court terme représente 14% de l’encours de la dette publique, 77% sur le marché intérieur et 23% pour les financements extérieurs.

Quant au déficit commercial, il a reculé de 20% suite à la diminution des importations, à une dynamique remarquable des industries exportatrices et


à une réduction de la facture énergétique. Le Maroc est en outre doté actuellement de l'équivalent de 7 mois de réserves en devises.

Compensation et secteurs sociaux

La dotation globale pour la Caisse de compensation au titre de 2016 sera de 15,5 milliards de DH, pour soutenir les prix du gaz butane, du sucre et du blé tendre, en plus d’une aide directe à l’Office national de l’eau et de l’électricité pour compenser la suppression de la subvention au fuel.

Par ailleurs, la loi de finances 2016 accorde une place de choix aux secteurs sociaux afin de réduire les disparités sociales et spatiales : à cet effet,  45,7 milliards de DH seront alloués pour l'école publique, 10 milliards pour l'enseignement supérieur et 14,3 milliards pour la santé publique.  

Le programme Tayssir sera doté de 500 millions de DH pour assurer les bourses de 800.000 enfants. Le programme Ramed bénéficiera aux 8,8 millions de personnes qui y sont inscrites, pour un montant de 1,7 milliard de DH. Quant à l’assurance médicale dont bénéficieront les étudiants pour la première fois, elle se verra attribuer une enveloppe de 100 millions de DH.

Enfin, 26.000 emplois devront être créés et l’indemnisation pour perte d’emploi aura un budget de 500 millions de DH, sur trois ans.

Retraites

S’exprimant sur le déficit des caisses de retraite, le ministre des fiances évalue son niveau actuel à 3 milliards de DH. Selon lui, ce trou devrait se creuser pour atteindre 8,6 milliards en 2016. Cela explique la réforme qui passera en force s’il le faut, en repoussant l’âge de la retraire, en augmentant les cotisations et en baissant le montant des pensions servies.

Vignette automobile

En 4 jours, précise Boussaïd, 64.000 paiements ont été enregistrés auprès des banques qui se sont inscrites dans ce programme en lieu et place de l’Etat, qui y gagne en faisant l’économie d’une mobilisation de 1.500 fonctionnaires.