Entrée en vigueur de la libéralisation des prix des carburants

Entrée en vigueur de la libéralisation des prix des carburants

Depuis le 1er décembre, l’Etat n’intervient plus dans les prix de l’essence et du gasoil. Ce sont les distributeurs qui devront déterminer leurs tarifs. Le processus avait commencé depuis l’acord entre gouvernement et professionnels le 26 décembre 2014, et depuis hier, le secteur est totalement libéralisé. Mais l’Etat gardera un œil sur les prix pratiqués.

Mardi 1er décembre, donc, les compagnies ont fixé leurs tarifs, les affichant en grand dans leurs stations. On a constaté un différentiel allant de 6 à 24 centimes d’un distributeur à l’autre. Le ministre de l’énergie Abdelkader Amara, a expliqué à cette occasion, que le rôle de l’Etat sera de garantir l’approvisionnement du marché des hydrocarbures à tous les niveaux de la chaîne de distribution et sur l’ensemble du territoire national, mais « en surveillant les prix et tarifs des distributeurs ». Le ministre a précisé que « le fait d’avoir 15 opérateurs et 2.000 stations-service rend difficiles les positions d’abus, de dominance ou de concurrence déloyale».

Pour sa part, le ministre des affaires générales Mohamed Louafa a expliqué au parlement que « le gouvernement suivra avec attention les prix des stations services, et qu’il sévira en cas de non-respect des dispositions réglementaires prises »… Certes, mais que risquent les consommateurs, sachant qu’ils se dirigeront spontanément vers les distributeurs qui affichent les prix les plus compétitifs ? Et bien justement, il faut qu’ils le sachent.


Et c’est pour cela que la loi exige des distributeurs d’afficher leurs prix, de sorte à ce qu’ils soient visibles à une distance de 700 mètres. On évitera ainsi qu’un client prenne du carburant sans en connaître le prix, au risque de « se faire avoir ». Sur les autoroutes aussi, les prix sont affichés de manière très visible.

Mais les distributeurs pourront-ils réellement « jouer » sur les prix ? Pas nécessairement, puisque la composition des tarifs dépend à 90% des cours internationaux et des taxes. Alors comment se fera la concurrence ? Les consommateurs choisiront leur station service selon trois critères : la qualité et diversité des produits (carburants, huiles…), la qualité et diversité des services parallèles (station, café, lavage, accueil…) et la fidélité (ou la notoriété) des marques.

C’est pour cela que les professionnels du secteur ont pris durant 2015 toutes les mesures nécessaires pour garantir le succès de la libéralisation du secteur, en particulier des préparatifs en termes d’investissement, de changement des systèmes d’information, d’affichage des prix et amélioration des infrastructures…

Enfin, Mohamed Louafa a précisé que les réserves du royaume en carburants sont de 37 jours de consommation pour le gasoil, 42 jours pour l’essence, 32 jours pour le kérosène, 20 jours pour le fuel et 35 jours pour le gaz butane.