Le FMI se dit satisfait des performances et évolutions de l’économie marocaine, mais…

Le FMI se dit satisfait des performances et évolutions de l’économie marocaine, mais…

Une mission du Fonds monétaire international était au Maroc du 21 octobre au 4 novembre, et elle a eu des entretiens approfondis avec les services gouvernementaux sur l’état de l’économie nationale, dans le cadre de l’accord au titre de la Ligne de Précaution et de Liquidité (LPL) approuvé en juillet 2014 pour un montant équivalent à 3,23 milliards de DTS (environ 5 milliards de dollars, ou 550 % de la quote-part du Maroc au FMI). Il se dégage de cette mission d’évaluation une opinion positive, louant les efforts de réformes engagées au Maroc. Mais la mission a également fait état de critiques et de réserves, essentiellement sur le plan socio-économique.

Un communiqué de la mission du FMI explique ainsi que la « gestion macroéconomique prudente et la poursuite des réformes structurelles ont été bénéfiques pour le Maroc au cours des dernières années. La croissance se raffermit et devrait atteindre 4,7 % en 2015, en partie grâce à une bonne campagne agricole. Cependant, la reprise de l’activité non agricole reste modérée, notamment en raison d’une reprise économique en Europe plus lente que prévu », ce qui dénote d’une dépendance encore forte de l’économie marocaine à l’égard des croissances européennes.

Cependant, et en prévision d’une année agricole de niveau normal, la croissance devrait ralentir à 3 % en 2016, du fait du retour de l’activité agricole à un niveau normal, et elle devrait s’accélérer progressivement à moyen terme pour s’approcher de 5%.

Mais les experts affichent beaucoup plus de circonspection pour les secteurs sociaux. Ils affirment que « le taux de pauvreté, le chômage et les inégalités


ont diminué au cours des dix dernières années, mais il reste beaucoup à faire pour que les bienfaits de la croissance soient mieux partagés. En particulier, il convient de réduire les disparités sociales et régionales, de continuer d’accroître le taux d’activité des femmes, et d’améliorer la qualité de l’éducation et de la couverture médicale
 ».

Pour le chef de mission du FMI pour le Maroc Jean-François Dauphin, des progrès considérables ont été accomplis, même si l’économie reste quand même exposée à des risques considérables qui exigent une mise en œuvre résolue des réformes. Le FMI maintient donc son soutien des politiques publiques marocaines, à travers la LPL, une sorte de police d’assurance pour protéger l’économie en cas de grave dégradation de la conjoncture extérieure.

J-F Dauphin estime que les déséquilibres économiques se sont considérablement résorbés au cours des trois dernières années. « Le déficit extérieur courant a aussi diminué et les réserves de change se sont accrues. L’émergence de nouveaux secteurs exportateurs et la récente baisse des cours du pétrole sur le marché international ont aussi contribué à ce processus de rééquilibrage », explique le chef de mission, qui épingle cependant « le taux global de chômage restait élevé à fin 2014, à 9,7 %, et celui des jeunes avoisinait 20 %. Il reste en outre beaucoup à faire pour réduire les inégalités en matière de revenu, entre hommes et femmes et entre régions ».

La tendance est donc bonne mais il reste beaucoup à faire, notamment en matière sociale et d’égalité entre hommes et femmes d’une part et, d’autre part, entre monde rural et milieu urbain.