Le tourisme se porte bien, malgré les crises et les doutes, mais il faudra encourager l’activité domestique

Le tourisme se porte bien, malgré les crises et les doutes, mais il faudra encourager l’activité domestique

Le tourisme se porte bien, malgré les crises et les doutes, mais il faudra encourager l’activité domestique

Vendredi dernier, l’Office marocain national du tourisme (ONMT) présentait ses réalisations et brossait un état du tourisme au Maroc. Ainsi, 2014 a bien commencé avant de connaître les soubresauts de l’actualité, et 2015 est restée quasiment stable par rapport à la même période en 2014.

Le directeur général de l’ONMT Abderrafia Zouiten a souligné que l'année 2014 a connu une croissance globale de +2,4% des arrivées, totalisant 10,3 millions de touristes alors que les recettes, s'établissant à 59,3 milliards de DH, ont enregistré, quant à elles, une augmentation de 2,9%. L’année dernière a donc été meilleure que celle d’avant, avec l’ouverture de nouvelles niches de tourisme, comme la Pologne (+35%), le Royaume Uni (+14%) ou encore la Scandinavie (+ 13%).

Mais si les choses commençaient à s’éclaircir jusqu’en août 2014, à partir du mois de septembre, plusieurs événements ont freiné l’activité touristique. L’assassinat de l’otage français en Algérie en septembre et le classement ravageur du Maroc comme pays à risque par le Quai d’Orsay, le conflit avec la CAN pour Ebola et l’épidémie elle-même… Puis, en 2015, l’attentat du Bardo à Tunis, les attaques en Egypte et Charlie Hebdo en France ont achevé de confirmer le ralentissement des arrivées. Mais malgré cela, l'impact a pu être limité avec 3,5 millions d'arrivées à fin mai 2015, soit -1% par rapport à la même période de l'année dernière.

Le DG de l’ONMT a affirmé en outre que si ces résultats ont pu être obtenus, c’est grâce à une politique agressive de l’Office ; ce dernier a poursuivi sa nouvelle démarche basée sur le partenariat avec les grands tour-opérateurs (TO) et professionnels du e-business, ajoutant que plus de 48 contrats de


partenariat ont été finalisés, générant un flux global estimé à plus de 600.000 touristes et 14 contrats de partenariats ont été signés avec les tour-opérateurs leaders en ligne. De plus, le Maroc a obtenu plusieurs prix internationaux sur différentes activités touristiques, ce qui le place en bonne position auprès des TO.

Les actions de promotion se sont suivies, avec l’invitation de 370 journalistes étrangers sur notre sol, plus le lancement d’une campagne de publicité, tous médias confondus, notamment sur le web et sur les principaux marchés européens. Lui-même, Zouiten, a été l’invité de plusieurs émissions télé en France essentiellement, comme Bibliothèque Médicis. Et cela devra se poursuivre pour dès la rentrée.

L’un des objectifs majeurs de l’ONMT  est aussi de promouvoir le tourisme interne, avec un objectif chiffré à l’horizon 2025 : faire passer le tourisme domestique de 27% des nuitées à 40%. Pour cela, une conjonction d’efforts devra être assurée entre les opérateurs et le gouvernement pour les jours fériés, comme cela a été décidé récemment par le ministère de l’Education qui a éclaté en trois grandes zones les vacances de mi-semestre. Les hôteliers devront accepter de consentir des prix attractifs, avec des activités parallèles, pour les touristes nationaux. Et l’ONMT sera le pivot central de toutes ces actions.

Abderrafia Zouiten a fait part d’une remarque globale sur le tourisme, une sorte d’axiome : les pays qui affichent les meilleurs chiffres du tourisme sont en général des pays développés ou émergents (Espagne, USA, France, Turquie, Thaïlande…), et des pays aussi où les nationaux contribuent fortement au secteur touristique. Le Maroc peut être considéré peu ou prou comme un émergent, mais il faut que sa population accepte d’oublier un peu la Turquie et l’Espagne pour leur privilégier les zones balnéaires et touristiques du Maroc.