Entrepreneuriat social, Attijariwafa Bank lance le débat , mais la définition reste aussi dure que rude
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- Economie
Le sujet de entrepreneuriat social prend de plus en plus de place sous nos latitudes. Consciente des enjeux croissants de ce type de projets, la Fondation Attijariwafa Bank s’intéresse de près à la question, et a organisé une conférence-débat autour du thème de l’entreprise sociale hier jeudi 26 février, un événement inscrit dans le cadre de son cycle « échanger pour mieux comprendre ». On a échangé hier, mais pour mieux comprendre, il faudra repasser…
De grosses pointures étaient attendues pour définir l’entreprise sociale et discuter enjeux et perspectives de développement. Mohamed El Kettani, patron d’Attijariwafa Bank, Fatema Marouane, ministre de l’Artisanat et de l’Economie solidaire et Mamoun Bouhadhoud, ministre délégué chargé des PME, étaient les intervenants attendus, mais hélas, ils ont manqué à l’appel…
Ils ont été avantageusement remplacés par d’autres personnes venues défendre leurs idées, comme Younes Jouahri, président du think tank Olea Institute, très fier d’annoncer que son organisme est le seul au Maroc à avoir su et pu définir l’entreprise sociale. « Pour Olea, la définition est claire : l’entreprise sociale est une entité qui va prendre des risques, investir de l’argent mais sans perdre de vue son objectif social ». C’est bien,
mais cela reste vague, alors Jouahri clarifie son propos : « l’entreprise sociale vend un produit… elle peut par exemple commercialiser des chaussures. Mais avoir un objectif social, c’est recruter des diplômés chômeurs pour fabriquer cette chaussure ». Si on recrute, c’est forcément quelqu’un qui ne travaille pas, et s’il est diplômé, c’est mieux ; la définition de Jouahri tombe à l’eau.
Nadia El Guerch, la directrice Maroc de International Youth Foundation a, quant à elle, une autre définition : « C’est d’abord l’homme et la femme qui sont derrière l’entreprise sociale, l’entrepreneur social est un visionnaire, il doit résoudre une problématique sociale et apporter une réponse innovante ». On ne voit pas vraiment la différence avec l’entreprise tout court…
Au tour d’Abbad Al Andaloussi, le président de Injaz El Maghrib : « L’entrepreneur social est un individu qui conduit le changement. Il résout les problèmes que les instances locales n’ont pas réussi à traiter ». Laborieux.
Plusieurs définitions, plusieurs enjeux et le débat n’est pas encore fini. En l’attente d’un projet de loi qui viendra fixer une fois pour toutes les prérogatives et la manière de travailler de l’entrepreneur social, les définitions continueront à se chevaucher et le flou risque de persister.