(Billet 5) - Il y a désormais quelque chose de pourri à la CGEM

(Billet 5) - Il y a désormais quelque chose de pourri à la CGEM

Depuis six mois, c’est-à-dire depuis l’élection de Salaheddine Mezouar suite à son éclatante victoire sur son challenger (très) malheureux Hakim Marrakchi, l’activité de la CGEM est rythmée par différents couacs et hiatus. Népotisme et clientélisme, mécomptes et règlements de comptes, on n’entend plus que cela à la CGEM de M. Mezouar.

La dernière affaire en date fera date. Il s’agit de la démission annoncée de M. Ahmed Rahhou (à gauche sur la photo), vice-président de la CGEM et président emblématique du CIH. L’homme est posé, réfléchi, ne prend jamais ses décisions à l'emporte-pièce, et il ne parle (presque jamais) pour ne rien dire. Il était donné partant de la CGEM, et ce qui n’était qu’une rumeur hier se confirme aujourd'hui. M. Mezouar étant à son habitude hors des frontières (et peut-être aussi du jeu), les hommes du président sont donc montés au créneau pour éteindre le feu et apaiser M. Rahhou.

Pourquoi cette décision ? Lors d’une réunion interne, M. Rahhou a dit ce qu’il pensait, clairement, sur les boursouflures du groupe parlementaire CGEM ; vertement recadré par un responsable de ce groupe, le patron du CIH a très peu goûté le propos indigeste de corps de garde qui lui a été tenu. Il a donc signifié son intention...

de démissionner à M. Mezouar. Contacté par nos soins, le chef du groupe, Abdelilah Hifdi, n’a pas jugé utile de nous répondre.

Il est aujourd’hui évident qu’il y a quelque chose de pourri à la CGEM. Les choses ne fonctionnent pas comme elles le devraient... La raison est très clairement l’impréparation de M. Mezouar à ses nouvelles fonctions, comme ses anciennes (éminentes) fonctions le pouvaient laisser penser, et comme nous l’avions pensé (à tort) à PanoraPost.…

M.Mezouar ne dispose manifestement pas de vision pour diriger la CGEM, pas plus qu’il ne présente les qualités nécessaires pour convaincre, rassembler, unir les patrons… Diriger la CGEM n’est pas diriger le RNI, et n’implique pas nécessairement d’être toujours entre deux avions, valise à la main et sourire aux lèvres. Jamais la culture clanique n’a été aussi forte qu’aujourd’hui à la CGEM, alors même que le Maroc est à un tournant, avec une jeunesse impatiente et des défis grandissants, et que l’entreprise doit agir pour apporter sa pierre à l’édifice Maroc.

Avec Miriem Bensalah, les choses étaient mieux tenues, les pédégés plus retenus et les inévitables conflits toujours contenus. Avec M. Mezouar, la situation est définitivement saugrenue, car on ne touche pas à des gens comme Ahmed Rahhou.

Aziz Boucetta

(Photo Challenge.ma)

 

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