Affaire Khashoggi : les sénateurs américains interpellent la directrice de la CIA

 Affaire Khashoggi : les sénateurs américains interpellent la directrice de la CIA

Des sénateurs américains ont déclaré mardi que la directrice de la CIA devrait informer le Sénat dans son ensemble des détails de la mort du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, après un briefing confidentiel tenu plus tôt dans la journée.

La directrice de la CIA, Gina Haspel, a donné mardi un briefing confidentiel sur la mort de M. Khashoggi à plusieurs sénateurs, ce qui a mené certains d’entre eux à appeler à tenir un briefing de plénière du Sénat.

« Chaque sénateur devrait entendre ce que j’ai entendu cet après-midi », a déclaré le sénateur démocrate Dick Durbin de l’Illinois sur son site officiel, ajoutant que la directrice de la CIA Haspel devrait informer immédiatement le Sénat au complet.

Le chef de la minorité du Sénat, Charles Schumer, a également fait remarquer que Mme Haspel devrait rencontrer l’ensemble du Sénat, ont rapporté les médias.

« La directrice de la CIA Mme Haspel devrait faire un rapport au Sénat dans son ensemble sans délai », a déclaré M. Schumer, un Démocrate de New York, dans une déclaration publiée mardi.

Le sénateur Rand Paul, exclu de la séance d’information mardi, a déclaré que ce briefing en petit comité reflétait la réalité d’un Etat profond.

« Pourquoi tous les sénateurs ne devraient-ils pas être au courant de ce qui s’est passé ? », a interrogé le sénateur républicain du Kentucky sur son Twitter, « c’est tout simplement ridicule ».

Un briefing des renseignements de l’administration sur l’affaire Khashoggi aura lieu la semaine prochaine pour les représentants de la Chambre, mais on ne sait pas si la cheffe de la CIA y assistera, selon les médias locaux.

Deux sénateurs accusent MBS d’avoir « ordonné » ce crime

Deux sénateurs républicains américains ont affirmé mardi n'avoir « aucun » doute sur le fait que le prince héritier saoudien avait « ordonné » le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, après avoir été informés à huis clos des conclusions de la CIA.

Cette position contredit directement le président américain...

Donald Trump, qui a déclaré publiquement que le service de renseignement n'avait « rien trouvé d'absolument certain ».

« Je n'ai aucun doute sur le fait que le prince héritier » saoudien Mohammed ben Salmane « a ordonné le meurtre et a été maintenu au courant de la situation tout le long », a déclaré à des journalistes Bob Corker, après la réunion avec Gina Haspel, directrice de la CIA.

« Je pense qu'il est complice du meurtre de M. Khashoggi au plus haut niveau possible », a ajouté Lindsey Graham, pourtant un allié de Donald Trump au Sénat.

Chef de la puissante commission des Affaires étrangères, Bob Corker a affirmé n'avoir pas entendu au cours de cette réunion, qui a duré environ une heure, l'enregistrement audio de l'assassinat de Jamal Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul, en octobre.

Quelques sénateurs seulement avaient été conviés à cette rencontre avec Mme Haspel, y compris les chefs républicain et démocrate du Sénat ainsi que les responsables des commissions liées aux questions de sécurité.

« Laisser la situation en l'état permettrait à quelqu'un comme MBS de continuer en toute impunité », a tonné M. Corker.

Cette rencontre était très attendue par les parlementaires, après un premier rendez-vous manqué la semaine dernière lorsque Gina Haspel n'avait pas répondu à leur invitation.

Indignés, les sénateurs avaient alors adressé un sévère coup de semonce à Ryad, en dépit de la Maison Blanche: une résolution pour cesser tout soutien militaire à l'Arabie saoudite dans la guerre au Yémen avait franchi avec une nette majorité le 28 décembre un premier vote au Sénat.

Mais son approbation définitive reste encore incertaine, et dépendra notamment des actions de l'administration Trump face aux dirigeants saoudiens. En effet, certains sénateurs espèrent encore que Donald Trump réagisse, malgré son soutien à Ryad.

« Il se pourrait très bien que le prince héritier ait eu connaissance de cet évènement tragique --peut-être, peut-être pas! », a déclaré le président républicain dans un communiqué le 20 novembre.

La rédaction

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