Khashoggi : Erdogan confirme l’existence d’enregistrements audios, la scène politique internationale s’agite

Khashoggi : Erdogan confirme l’existence d’enregistrements audios, la scène politique internationale s’agite

Un mois et demi après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, au consulat de son pays à Istanbul, l’affaire n’est toujours pas prête d’être résolue. Depuis le jour de sa disparition, les rumeurs sur l’existence d’enregistrements audios s’accumulaient mais aucune déclaration officielle de la part des autorités turques n’a confirmé ces allégations.

L’information est désormais officielle : « Nous avons donné les enregistrements, nous les avons donnés à l’Arabie saoudite, nous les avons donnés à Washington, aux Allemands, aux Français, aux Anglais », a déclaré le chef de l’Etat turc lors d’une conférence de presse, samedi 10 novembre. « Ils ont écouté les conversations qui ont eu lieu ici, ils savent », a-t-il poursuivi.

Réactions internationales

Le chef de la diplomatie française, Jean Yves le Drian, a affirmé lors d’un entretien télévisé, « ne pas avoir connaissance » d'informations turques sur le meurtre à Istanbul le 2 octobre de Jamal Khashoggi, contredisant des affirmations d'Erdogan. « Si le président turc a des informations à nous donner, il faut qu'il nous les donne », a-t-il ajouté. Lorsqu’il a été interrogé sur l’éventualité d’un mensonge d’Erdogan sur ce point, M.Le Drian a plaidé que le chef d’Etat avait « un jeu politique particulier dans cette circonstance ».

La Turquie a très vite réagi à ces accusations et a qualifié ce lundi 12 novembre d' « inacceptables » des propos du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian accusant le président Recep Tayyip Erdogan de jouer « un jeu politique » en lien avec le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

« Nous jugeons inacceptable qu'il accuse le président Erdogan « de jouer un jeu politique » », a déclaré le porte-parole de la présidence turque Fahrettin Altun.

Bien que M.Erdogan n’ait pas...

cité le Canada parmi les pays à avoir pris connaissance des bandes audios du meurtre du journaliste, Justin Trudeau, le premier ministre canadien, a confirmé que des représentants canadiens avaient pu écouter la bande qu’ont en leur possession les autorités turques. « Les agences de renseignement du Canada ont travaillé très étroitement avec les services de renseignement turcs sur cette question, a ajouté M. Trudeau. Le Canada a été pleinement informé de ce que la Turquie avait à partager ».

Pour l’heure, seuls la France et le Canada ont réagi aux propos du chef de l’Etat turque. Concernant Washington, Londres, Berlin et Ryad aucune déclaration officielle n’a été enregistrée.

Pas de sanctions

Alors que Berlin a déclaré il y’a quelques semaines qu’elle suspendrait la vente d’armes avec l’Arabie saoudite, Ottawa soutient que les accords bilatéraux avec les saoudiens étaient jusque là maintenus. D’une valeur de 15 milliards de dollars, le Canada et l’Arabie saoudite ont un contrat d’exportations de véhicules blindés. Ottawa exige néanmoins toujours la tenue d’une enquête « transparente » sur ce qui s’est produit et « condamne vivement » le meurtre du journaliste.

Contenu des enregistrements

Le quotidien turc, Sabah, révèle les derniers mots de Jamal Khashoggi : « j’étouffe… Enlevez ce sac de ma tête, je suis claustrophobe ». Sabah, communique également le nom de l’assassin Ce serait Salah al-Tubaigy, chef du département médico-légal de la sécurité générale saoudienne. Celui-ci aurait démembré son corps en quinze minutes.

Les enquêteurs n'ont toujours pas retrouvé le corps de Jamal Khashoggi qui s'était exilé aux États-Unis en 2017, et publiait régulièrement dans le journal américain The Washington Post des tribunes critiques envers l'héritier du trône saoudien, le prince Mohammed ben Salmane Al Saoud. 

MB

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