Et si l’Etat agissait comme OCP ?...

Et si l’Etat agissait comme OCP ?...

On n’en finit pas de parler d’enseignement, d’égalité des chances, des jeunes, de l’avenir, de l’avenir des jeunes, de tout et de rien… Mais le problème de l’éducation nationale reste entier. Voici quelques temps, PanoraPost émettait l’idée de la prise en charge totale d’un millier d’étudiants méritants par les pouvoirs publics. Le groupe OCP l’a fait, avec les désormais célèbres cinq jeunes qui ont été – magistralement – admis à l’Ecole Polytechnique Paris.

Ces jeunes arrivent de tous les coins du Maroc, Errachidia, Fès, Tinghir, Ben M’sik et Safi. Le premier d’entre eux répond au nom de Riad Benbaki. Il a été reçu major au concours écrit de la prestigieuse école française, avec une note record de 14,29, alors que généralement, les notes d’admission gravitent autour d’un petit 11. Le jeune Benbaki a dominé les autres, venus de partout dans le monde, et les a écrasés de la tête, des épaules, et même du tronc.

Notre confrère l’Economiste narre son histoire : « Le visa lui a été refusé au départ, faute de moyens financiers suffisants. ‘’Il est venu me voir en pleurs après ce refus. Un élève aussi doué ne mérite pas une telle déception. La Fondation a dû intervenir rapidement auprès du consulat de France à Marrakech, à 48h de l’examen, pour lui obtenir ce visa’’, nous raconte le...

proviseur du lycée, M. Ahmed Benzzi ».

Alors voilà un jeune homme, brillant, limite génie, qui a failli être broyé par les deux machines publiques française et marocaine. La France lui ayant refusé son visé car elle garde l’œil rivé sur le compte bancaire des parents, et le Maroc officiel faisant montre, comme d’habitude, d’une monstrueuse indifférence. Il aura fallu un Pr Benzzi, un groupe OCP et son management, et beaucoup d’intérêt pour hisser ce jeune homme au rang qu’il mérite et où il n’aura pas démérité.

Cinq jeunes « sauvés » par le Groupe OCP… on retire les guillemets : ils ont été réellement sauvés par le géant mondial des phosphates. A défaut, le jeune Benbaki et ses quatre camarades auront peut-être passé les concours marocains où, dépités par le refus qu’il leur a été opposé de réaliser leur rêve polytechnique, ils auraient peut-être fini dans une sombre faculté, recevant un enseignement tout aussi sombre dans des salles obscures, les destinant à un avenir gris…

Combien sont-ils donc dans ce cas, ces jeunes talentueux mais n’ayant pas la chance d’avoir été sélectionnés ou approchés, ou même dénichés, par OCP ? L’Etat, lui, a les moyens de « traquer » les cerveaux bien faits, de les prendre en charge, et de leur assurer un avenir qui assurera par la même occasion le sien.

Il faut juste de l’intelligence publique. Mais là est le problème…

Aziz Boucetta

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