Macron en Algérie : « Vous, votre génération, elle doit regarder l’avenir » (vidéo)

Macron en Algérie : « Vous, votre génération, elle doit regarder l’avenir » (vidéo)

Alors que les relations entre Rabat et Paris sont résolument orientées vers l’avenir et les perspectives de développement, au Maroc et en Afrique, avec Alger les Français restent prisonniers du passé, malgré les propos apaisants, et parfois agacés, du chef de l’Etat français.

Coopération multidimensionnelle, coordination antiterroriste, colocalisation entrepreneuriale, co-développement économique… autant de coquilles vides quand le président français entend le ministre des Moudjahidine Tayeb Zitouni dire que l'Algérie « ne sera satisfaite qu'une fois rendus les crânes de ses chouhada se trouvant au Musée de l`Homme à Paris, pour leur accorder les honneurs de la sépulture dans leur propre pays ». Ce à quoi, de guerre lasse, M. Macron a répondu qu’ « (il a) accédé à une demande plusieurs fois réitérée par les pouvoirs publics algériens d'avoir la restitution des crânes des martyrs algériens et (il a) pris la décision de procéder justement à cette restitution ». Voilà pour les crânes. Place à l’avenir, donc…

Un avenir qui a été discuté avec le président algérien, visiblement souffrant et en méforme, « durant de longues minutes », précise l’agence officielle algérienne APS. Aucune information n’est sortie de cet entretien. Mais comme l’a prévu le chef de l’Etat français, les entretiens devaient notamment se dérouler autour des questions économiques et de la sécurité dans la région,...

notamment le Sahel et la Libye. On veut  bien le croire.

Puis, en vadrouille dans les rues d’Alger, Emmanuel Macron a eu un échange musclé avec un jeune homme de 26 ans auquel, excédé et agacé, il a lancé « mais vous, votre génération, elle doit regarder l’avenir ».

« Mais vous avez quel âge ? », demande le président. Son interlocuteur répond « 26 ans », ce à quoi Macron rétorque qu'il n'a donc « jamais connu la colonisation » avant d'enchaîner : « Qu'est-ce que vous venez m'embrouiller avec ça ? Vous, votre génération, elle doit regarder l'avenir ! ». Réponse de l’intéressé : « Monsieur, je ne l'ai pas connue, mais mes grands-parents l'ont connue ». Le président reprend la parole et poursuit son raisonnement : « Je sais, c'est pour ça qu'il faut reconnaître, mais la jeunesse algérienne, elle ne peut pas toujours regarder son passé. Elle doit aussi ouvrir une page d'avenir. Arrêtez. Votre génération, elle doit regarder l'avenir, elle doit construire. Ce que vous vivez au quotidien, ce n'est pas le passé d’avant 1962 ».

Le chef de l’Etat français a dit et répété que le passé entre les deux pays existe et qu’il en a parlé, mais qu’il ne peut « en rester prisonnier ». Et c’est bien là le drame dans ces relations entre Paris et Alger…

 

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