(Billet 7) - Le PAM voudrait-il s’éteRNIser ?

(Billet 7) - Le PAM voudrait-il s’éteRNIser ?

Le PAM est décidément une formation politique très étrange. Né sous une bonne étoile, quand le Maroc était tranquille et que son seul souci était le balbutiant PJD, il a dû affronter plus tard mais très tôt les vicissitudes de la vie politique. Au commencement dorloté, il a ensuite été balloté, puis culbuté, et enfin déculotté.

Agissant comme un aimant pour les ambitions aussi croisées que démesurées d’anciens gauchistes et d’éternels opportunistes, le PAM a connu dès sa naissance une tare rédhibitoire, en l’occurrence l’absence d’idéologie. Comment en effet concilier les idées/idéaux (quand il y en avait) de gens que tout séparait ? Ces gens se sont donc retrouvés au sein d’un Mouvement pour tous les démocrates, lancé par Fouad Ali al Himma en 2008, durant la 2nde phase élective de sa carrière, coincée entre le ministère de l’Intérieur et sa fonction actuelle de conseiller du roi Mohammed VI.

Le problème du PAM est d’être né sur une terre politique marocaine arable, alors même que les sols arabes, gelés par les hivers des autocraties, grondaient puis se craquelaient au son de plus en plus fort des printemps des démocraties. En 2011, et tandis que M. Ali al Himma rejoignait le palais, le PAM a eu un sort qu’aucun de ses concepteurs n’aurait...

imaginé : cristalliser les rancœurs populaires, puis servir de punching-ball au 20 février. Il ne s’en est jamais remis, malgré d’admirables prouesses électorales, sans trucage ni tripatouillage des urnes. Encore l’étrange et fameuse spécificité marocaine…

Aujourd’hui, après une succession de plusieurs chefs aux talents inégaux et tous taiseux, voilà le PAM 2ème parti du royaume, en principe parti pour un avenir prometteur. Hélas, les promesses n’engagent que ceux qui y croient, et il faut croire que l’avenir promis au PAM est plutôt compromis. Après la rude et interminable éviction de l’énigmatique M. el Omary (à gauche), cheville (man)ouvrière du parti, suite à sa défaite contre le PJD en 2016, le PAM n’en finit plus de douter, décidant de bouter le nouveau patron Hakim Benchamas (à droite), à peine « élu » et déjà (gentiment) viré.

Rêvant d’une possible pole position électorale en 2016, le PAM dépité entre en hibernation durable. Pour 2021, rien ne dit qu’il existera encore et « on » doute de plus en plus qu’il résistera à l’avancée de cet autre parti de et du pouvoir, le RNI, créé lui voici près d’un demi-siècle.

Alors, un Rassemblement National pour l’Authenticité et la Modernité (par exemple...) pour 2021 ? Le PAM n’en dort plus et le RNI s’en défend, mais l’avenir crachera le morceau.

Aziz Boucetta

 

 

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