Phosphate : OCP termine 2018 sur une bonne note

Phosphate : OCP termine 2018 sur une bonne note

Le Maroc, à travers le Groupe OCP, détiendrait 75 % des réserves mondiales de phosphate. Et les réserves actuelles sont tellement importantes qu’il faut 700 ans pour les exploiter toutes, explique Abderrahmane Igourzal, conseiller du directeur du site de l’OCP à Jorf Lasfar.

Le 30 septembre 2018, le groupe OCP a annoncé un chiffre d'affaires en hausse de 14%, une marge opérationnelle de 31% et des investissements de 7,2 milliards de DH. Dans le détail, le chiffre d'affaires a augmenté de 14,5% par rapport à la même période en 2017, à 41,1 milliards de DH. Le résultat d'exploitation avant amortissements a progressé de 27,1%, à 12,8 milliards de DH. La marge d'EBITDA s'est améliorée de 3 points, à 31%. Les investissements ont ainsi totalisé 7,2 milliards de DH.

« Pour le phosphate, nous avons près de 50% des parts du marché mondial. Pour l’acide phosphorique, nous disposons de 47% des parts de marché. Et pour ce qui est des engrais, ce que nous produisons est estimé à 22% du volume mondial », a détaillé Igourzal. Aujourd'hui, le Groupe fabrique des engrais adaptés à chaque sol, particulièrement en AFrique, et il construit des usines dans un nombre croissant de pays du continent, dont il convainc les Etats de cesser de vendre leurs matières premières sans transformation.

Ne se limitant pas à ces chiffres, le Groupe OCP souhaite augmenter de 22 à 40% ses parts du marché mondial de l’engrais d’ici à 2028. Toutefois, ces objectifs sont dans la ligne de mire du groupe qui a conservé son marché et continue d’étendre ses tentacules dans les cinq continents. D’ailleurs, une confusion avec la justice sudafricaine -qui avait...

arraisonné un navire du groupe- l’avait un moment poussé à envisager de changer de trajet en annulant celui passant par le cap de Bonne-Espérance, en Afrique du Sud, et le canal de Panama, dans le but de sécuriser ses livraisons.

Une source de l’OCP a expliqué à l’agence espagnole EFE que OCP voulait éviter les « routes à risque pour le commerce international » et c’est pourquoi les itinéraires sont redéfinis « toujours en consultation avec les plus de 40 propriétaires » avec lesquels la société travaille et avec lequel il signe des contrats annuels.

Néanmoins, la source précise qu’il est probable que le canal de Panama réapparaisse sur les routes de l'OCP, mais pas sur celle de l'Afrique du Sud, qui « représente un risque plus grand en termes de sécurité ». Et surtout de justice...

Le contournement envisagé par le groupe ne représenterait pas un surcoût pour ses clients, qui se trouvent sur les cinq continents, étant donné que l'OCP est le principal exportateur mondial de phosphates. Plus précisément, le groupe exporte 30 millions de tonnes de phosphate et dérivés par an et importe 5 millions de produits nécessaires à la transformation du minerai, ce qui lui permet de mobiliser chaque année plus de 6.000 navires dans le monde.

Le gisement de Boukraa, quant à lui, ne produit que 2 millions de tonnes par an, selon les chiffres de l'OCP, car il ne représente que 1,6% des réserves nationales et 6% du CA du Groupe.  Comptant parmi les principales ressources du Sahara, avec la pêche, le phosphate de Boukraâ a attiré des investissements de l'ordre de 40 milliards de DH du groupe dans la région.

Mouhamet Ndiongue

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