La DGSN explique officiellement le double assassinat d’Imlil

La DGSN explique officiellement le double assassinat d’Imlil

Boubker Sabiq est le porte-parole de la DGSN et de la DGST, et c’est à ce titre qu’il répondait ce dimanche aux questions de notre confrère Abdallah Tourabi dans l’émission Confidences de presse, sur 2M. M. Sabiq a apporté plusieurs éclairages sur les zones d’ombres, ou grises, de cette opération terroriste qui a couté la vie à deux touristes scandinaves et qui a secoué le Maroc et le monde par son abjection.

Ainsi, le 17 décembre au matin, dans les environs très escarpés d’Imlil, deux corps féminins mutilés ont été découverts par l’habitant qui en a avisé la gendarmerie royale, seule compétente territorialement dans la région. Les premières conclusions des autorités arrivées sur les lieux ont affirmé qu’il s’agissait d’un crime crapuleux, volontaire et avec préméditation, et mutilations des corps.

Mais après recueil et collecte des témoignages, habitants, taximen, il est apparu que le crime est plus complexe qu’il n’y paraissait de prime abord, et la conviction a commencé à se faire qu’il s’agissait d’un acte terroriste. Le BCIJ a été alors impliqué et a pris les choses en mains.

Le lendemain, un premier suspect a été appréhendé et interpellé. Boubker Sabiq explique qu’après avoir constaté la possibilité d’un acte terroriste, des investigations ont eu lieu, plus poussées, par le visionnage d’enregistrements vidéo et l’examen de rapports des autorités locales. Quelques heures après, le premier suspect a donc été arrêté dans les environs de Marrakech sur la base de la reconstitution du faciès par les moyens technologiques dont disposent les forces de l’ordre.

Ainsi, pas de CIN trouvée sur la scène du crime, en fait une tente de campement. Tout cela n’est que rumeur… Selon M. Sabiq, les deux victimes étaient éprises d’aventure car elles avaient été sollicitées pour prendre un guide, mais elles avaient décliné l’offre. Quant aux deux meurtriers, il apparait qu’ils voulaient atteindre leur objectif, commettre un acte criminel, mais sans viser particulièrement les deux jeunes femmes.

Après l’arrestation du premier homme, le 18 au petit matin, l’enquête s’est poursuivie sur la base des déclarations de ce dernier, et l’identité de ses complices a été établie. Un mandat de recherche a été publié, avec leurs identités et leurs photographies, ce qui a permis de...

les arrêter près de Bab Doukkala à Marrakech. Boubker Sabiq affirme que cette opération d’interpellation est le fruit d’un travail de renseignement précis, la DGST ayant fourni une information capitale ayant permis de remonter aux trois individus arrêtés. Cela étant, les gens qui ont aidé à l’arrestation ont été remerciés, bien que, insiste M. Sabiq, l’arrestation fût le résultat du travail d’enquête policière.

Le bus où se trouvaient les trois suspects a été conduit à l’extérieur de la gare routière, pour éviter tout danger sur les populations, étant entendu que les individus en question étaient sous fort stress et pouvaient avoir d’autres armes que le poignard et la fronde.

Un seul homme parmi les quatre avait des antécédents judiciaires en relation avec le terrorisme ; il avait été arrêté, jugé et condamné en 2013. Après deux ans de prison, il est sorti et a entrepris de « radicaliser » ses complices. Ceux-là, âgés de 25 à 33 ans, ont un niveau d’instruction primaire et exerçaient des activités informelles.

Pour ce qui est de la vidéo montrant l’assassinat, il n’est pas sûr qu’elle soit authentique bien qu’elle ait eu une large diffusion sur les réseaux, assure Boubker Sabiq. Celui-ci explique que les examens techniques de cette vidéo sont en cours, sachant que les vêtements des gens sur la vidéo ne concordent pas avec ce que savent les policiers. Il faut alors comparer les éléments de la vidéo avec la scène de crime, contrôler les empreintes digitales…

Concernant la vidéo d’allégeance des quatre individus au chef de l’organisation Daech, il se trouve, explique M. Sabiq, que les suspects cherchaient des objectifs possibles ; ils ne connaissaient donc pas les deux victimes, et en aucun cas ne se trouvaient avec elles. Ils ont enregistré leur vidéo le 14 décembre, sans relation aucune avec les gens de Daech, et aucun d’eux ne venait de Syrie.

Le double assassinat est un crime avec une connotation terroriste individuelle, assène Boubker Sabiq.

Aujourd’hui, dit M. Sabiq, il est certain que le mobile du double meurtre était terroriste. On en sait beaucoup plus sur les quatre suspects, mais neuf personnes ont également été interpellées à la suite de l’arrestation des quatre hommes. Et des armes ont été trouvées sur elles…

AB

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