La seconde table ronde de Genève sur le Sahara se tiendra dans les trois premiers mois de 2019

La seconde table ronde de Genève sur le Sahara se tiendra dans les trois premiers mois de 2019

Comme on le sait, Genève a connu une réunion sous forme de table ronde entre les quatre parties du conflit du Sahara. Ainsi, sur invitation de M. Horst Koehler, Envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, Maroc, Algérie, Mauritanie et Polisario se sont rencontrés les 5 et 6 décembre à Genève, pour une première prise de contact, depuis Manhasset en 2012. Et il a été décidé de convenir d’un second round.

Ainsi, dans une « Déclaration de Genève sur le Sahara occidental », non signée mais datée d’aujourd’hui, il est annoncé que « les délégations ont fait le point sur les développements récents, abordé des questions régionales et discuté des prochaines étapes du processus politique de règlement de la question du Sahara ». Le texte ajoute que « toutes les délégations ont admis que la coopération et l’intégration régionales, et non la confrontation, sont la meilleure approche pour aborder les défis auxquels fait face la région ».

Les délégations ont également convenu qu’une « solution au conflit serait une importante contribution à l’amélioration des conditions de vie des populations de la région ».

Enfin, et tout en précisant que la rencontre s’est déroulée dans une ambiance d’engagement sérieux, de franchise et de respect mutuel, le texte de la déclaration annonce que les quatre parties ont accepté le principe d’un second round, qui se tiendra dans les trois premiers mois de 2019.

Or, cela était attendu, hors la déclaration à l’emporte-pièce de M. Messahel, le chef de la diplomatie algérienne, qui avait dit aux journalistes hier que « nous sommes venus rigoler un peu ! ». La franchise consiste en la déclinaison des approches des uns et des autres, l’engagement sérieux n’engage personne et le respect mutuel est normal. Mais comme prévu, rien n’est sorti de cette réunion, la seconde étant prévue avant la réunion du Conseil de sécurité, en avril, pour décider du renouvellement, ou non, du mandat de la...

Minurso.

Cela étant, il est important de constater qu’en invoquant la résolution 2440 du 31 octobre 2018, l’ONU délimite clairement le cadre de la tenue de la table ronde et souligne d’une part qu’il convient de parvenir à une solution politique réaliste, pragmatique et durable à la question du Sahara, qui repose sur le compromis. En outre, l’ONU affiche sa ferme volonté de relancer le processus, impliquant tout le monde sans distinction de statut, du Maroc à l’Algérie, du Polisario à la Mauritanie.

De plus, le fait de faire allusion à la 2440 indique en creux que tous les plans précédents proposés par l’ONU sont aujourd’hui dépassés ; seule compte une solution réaliste, pragmatique et durable. Il appartiendra aux Marocains de convaincre une communauté internationale aussi lasse de cette question qu’inquiète pour la région que la seule solution « réaliste, pragmatique et durable » est celle proposée et mise en œuvre par le Maroc.

Et cela est bien parti du fait que les quatre paramètres tracés par le roi Mohammed VI en novembre 2017 semblent avoir retenus : la souveraineté marocaine (par l’acceptation dans la délégation marocaine des trois élus sahraouis), l’Algérie est partie du conflit (de par sa présence autour de la table), l’ONU est seule à la manœuvre (on ne parle d’aucun autre organisme, type UA), et rien ne doit être discuté autre que le statut du Sahara (les droits de l’Homme et les ressources naturelles sont discutés ailleurs).

Ce qui est clair, en revanche, est cette pression américaine pour faire bouger les choses et sortir du statu quo. Les parties le savent, Horst Koehler s’en arme, les populations de Tindouf en attendent avec impatience l’amélioration de leurs conditions de vie, et le Maroc poursuit sur sa voie habituelle pendant que les Algériens se demandent comment sera leur avenir avec un 5ème mandat de M. Abdelaziz Bouteflika…

Rendez-vous, donc, au premier trimestre 2019.

AB

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