L’ONU avance dans le dossier du Sahara, après le départ de Christopher Ross et l’arrivée à sa place de Horst Koehler, un diplomate d’un tout autre calibre. L’ancien chef d’Etat allemand, actuel Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, a réussi à réunir les quatre parties de l’affaire du Sahara autour d’une table ronde à Genève. Mais les Algériens sont représentés par l’ineffable Abdelkader Messahel… de la bonne humeur en perspective !

Le ministre des Affaires étrangères d’Algérie, en effet, a cru devoir respecter le mort d’ordre de Horst Koehler adressé à toutes les délégations, les appelant à ne faire aucune déclaration aux médias. Et de fait, personne n’a parlé, y compris M. Messahel, qui a cependant dit un mot aux médias présents sur place.

« On est venu rigoler un peu ! », a-t-il lancé à un journaliste qui l’interrogeait sur la réunion du premier jour. Cette phrase a été reprise par les sites du Polisario, qui ont cru sans doute y voir un trait d’humour et/ou un message politique ahurissant de puissance. L’homme, Messahel, est un habitué de ce genre de plaisanterie de corps de garde. On se souvient de ce qu’il avait dit de la Royal...

Air Maroc et des banques marocaines, et le voilà qui revient…

La réunion de Genève est-elle donc un opéra bouffe ? Oui à en croire Abdelkader Messahel… sans doute pas quand on observe les visages concentrés de la délégation marocaine ou le sourire mécanique de Horst Koehler, venus eux pour discuter d’une affaire importante. Si M. Messahel considère que les questions liées à l’intégrité territoriale d’un pays, ou même à l’ « indépendance » de leurs affidés comme ils disent, prête à la rigolade, alors l’ONU devra en tirer ses conclusions.

Même un Etat voisin, ou observateur, ou intéressé, ou limitrophe… comme se qualifient les Algériens, ne rit pas en phase de travail, dans les instants sérieux. Mais M. Messahel est-il un homme sérieux ? Là est la question.

Reçu par M. Koehler, M. Messahel l’a pourtant assuré « de l’engagement de l’Algérie, en sa qualité de pays voisin, à contribuer au bon déroulement de la table-ronde de Genève pour relancer le processus de négociations entre les deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario ». Le très sérieux ancien chef de l'Etat allemand, ancien patron du FMI, sera certainement enchanté d'apprendre que le ministre algérien est venu pour "rigoler"...

AB