Le G20 s’ouvre à Buenos Aires sur fond de plusieurs tensions

Le G20 s’ouvre à Buenos Aires sur fond de plusieurs tensions

Les dirigeants des vingt pays les plus puissants de la planète – 19 États et l’Union européenne, pesant 85% du Produit intérieur brut mondial – se retrouvent vendredi et samedi à Buenos Aires.

L’Argentine pour la première fois de son histoire accueille le G20, alors même qu’elle vit son pire moment économique depuis la crise de 2001.

Les tensions sécuritaires très présentes

C’est dans un climat très tendu que s’ouvre le G20 en Buenos Aires dans la capitale argentine qui depuis des mois, a multiplié par epsilon les mesures sécuritaires : gares, métro et aéroports sont tous fermés depuis vendredi à Buenos Aires pour assurer la sécurité d’une vingtaine de chefs d’État. Pour parer à toutes éventualité, le gouvernement a même pris des mesures radicales dont l’instauration d’un jour férié.

La tenue du G20 dans la capitale argentine est devenue au fil des mois une question sécuritaire sensible. Les incidents survenus en amont de la finale de la Copa Libertadores entre les clubs rivaux de Buenos Aires sont venus alimenter les polémiques autour des mesures de sécurité drastiques prévues pour le sommet qui réunira entre autres Donald Trump, Emmanuel Macron, Vladimir Poutine, Xi Jin Ping ou encore Mohammed ben Salmane et Recep Tayyip Erdogan.

Les tensions commerciales américano-chinoises en toile de fond du G20

Le sommet de ce G20 pourrait être éclipsé par une autre réunion juste après la fin: le dîner entre le président Xi et le président Trump, dans lequel l'orientation future des relations commerciales les plus importantes dans le monde sera discuté.

 Ce sera la première fois que les dirigeants chinois et américains se rencontreront depuis le dernier G20 - en Allemagne. Le lieu n'a pas encore été divulgué. Ce sera...

probablement un restaurant dans la capitale argentine.

Le 1er janvier, les États-Unis - qui accusent la Chine de violations de la propriété intellectuelle et de pratiques commerciales déloyales - devraient augmenter les droits de douane sur les produits chinois pour un montant de 267 milliards de dollars, passant de 10 à 25%. Les États-Unis ont déjà imposé des taxes punitives sur l'acier et l'aluminium fabriqués en Chine.

La Chine dit clairement qu'elle veut un accord. Cui Tiankai, ambassadeur de Chine aux États-Unis, a déclaré plus tôt cette semaine: «En Chine, nous ne voulons certainement pas de guerre commerciale avec qui que ce soit, surtout pas avec les États-Unis. La solution de cette solution réside dans une approche équilibrée des préoccupations des deux côtés. »

L'attente d'un accord pourrait être proche après que le président Xi eut prononcé mercredi devant le Congrès espagnol un discours dans lequel il s'était engagé à « élargir considérablement la porte de l'économie chinoise aux investisseurs étrangers ».

Et à Washington, John Bolton, conseiller en sécurité nationale des États-Unis, a laissé entendre que les débuts d'un accord naissaient.

« Je pense qu'il est instructif, et je pense que la Chine pense de même, que les deux dirigeants échangent leurs points de vue en présence de leurs principaux conseillers », a-t-il déclaré, soulignant que la réunion pourrait déboucher sur « une sorte de voie à suivre les conseillers pourraient alors poursuivre. »

La Chine ne veut pas que la question du commerce domine entièrement le G20 - il y a d'autres problèmes, du changement climatique à la réforme de l'Organisation mondiale du commerce, qu'il convient de débattre lors du sommet principal. Mais l'accent sera inévitablement mis sur ce dîner crucial entre les deux présidents.

Mouhamet Ndiongue

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