Le pacte des Nations Unies sur les migrations face à la montée en puissance des populistes

Le pacte des Nations Unies sur les migrations face à la montée en puissance des populistes

 Le diplomate suisse qui a aidé à négocier un pacte des Nations unies sur la migration a défendu l'accord contre les critiques grandissantes, affirmant qu'il aide les petits pays comme la Suisse à défendre leurs intérêts.

Le Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière a été créé à la suite de la crise migratoire en Europe en 2015, qui a connu le plus important afflux de réfugiés et de migrants depuis la Seconde Guerre mondiale. La crise a mis à rude épreuve les ressources et suscité la peur des étrangers et des tensions nationalistes.

Il a été approuvé en juillet par les 193 pays membres, à l’exception des États-Unis, qui se sont retirés l’an dernier.

Les propos de Pietro Mona, ambassadeur de la Suisse chargé de la politique de développement et de migration, font face à une opposition croissante à l'accord. Le gouvernement hongrois de droite a déclaré qu'il ne signerait pas le document final lors d'une cérémonie au Maroc en décembre.

L’Autriche s’est également retirée le mois dernier et les premiers ministres de la Pologne et de la République tchèque ont mis en doute l’adhésion de leurs pays.

Mona a déclaré que les négociateurs suisses méritaient le mérite d'avoir fait de ce pacte le premier document international énonçant l'obligation des États de coopérer pour récupérer les citoyens.

« Le pacte sur les migrations nous fournit un instrument supplémentaire qui...

nous aide à négocier des accords de rapatriement, par exemple avec des pays comme l'Erythrée », a-t-il déclaré dans un entretien avec le tabloïd Blick, publié lundi.

Après quelques hésitations, le gouvernement suisse a annoncé le mois dernier qu'il signerait le pacte tout en clarifiant sa position sur la détention des mineurs à partir de 15 ans en attente d'expulsion, ce que permet le droit suisse, mais décourage le pacte non contraignant des Nations Unies.

Depuis lors, des commissions des deux chambres du parlement ont appelé à retarder la signature de la Suisse et à donner au parlement - et peut-être aux électeurs lors d'un référendum - l'occasion de se prononcer.

Certains hommes politiques, en particulier de droite, se plaignent que le pacte pourrait brouiller la ligne de démarcation entre migration légale et illégale et porter atteinte à la souveraineté des pays.

La Représentante spéciale des Nations Unies pour les migrations internationales, Louise Arbour, a appelé à des initiatives visant à éviter l'accord regrettable et erroné, et a déclaré que le pacte visait simplement à améliorer la gestion des mouvements transfrontaliers de personnes.

Le pacte des Nations Unies aborde des questions telles que la protection des migrations, leur intégration dans de nouveaux pays et leur retour dans leur pays d'origine.

L’Organisation des Nations Unies l’a saluée comme un pacte historique et global qui pourrait servir de base aux politiques futures.

Mouhamet Ndiongue

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