Taoufik Bouachrine condamné à 12 ans de prison

Taoufik Bouachrine condamné à 12 ans de prison

Le procès fleuve de Taoufik Bouachrine, ex-directeur du quotidien Akhbar Alyaoum et d’alyaoum24.com, vient de s’achever dans la nuit de vendredi à samedi avec le rendu du verdict. L’ancien journaliste a été condamné à 12 ans de prison et 200.000 d’amende, plus des dommages-intérêts à verser à ses victimes.

C’est vers 1h, dans la nuit de vendredi à samedi, que la Cour d’appel de Casablanca a rendu son verdict, certes lourd mais aussi lourd que les charges qui pesaient sur l’accusé, désormais coupable : les délits de harcèlement sexuel, recrutement d’individus en vue de la prostitution dont une femme enceinte, l’usage de moyens qui permettent de photographier. La traite d’êtres humains ne semble pas avoi été retenue dans le jugement.

L’affaire avait commencé le 23 février, quand une escouade de policiers avaient fait intrusion dans les locaux d’Akhbar ALyoum, et avait interpellé le directeur du journal, Taoufik Bouachrine. Puis, de fil en aiguille, puis de révélations en révélations, la gravité des charges avait surpris tous les observateurs, surtout quand était tombée l’information de la cinquantaine de CD qui immortalisent les ébats du journaliste dans son bureau, avec des collaboratrices du journal.

Ce furent ensuite les auditions des victimes, les dénégations du journaliste et...

de ses avocats, les allers-retours des témoignages des victimes, dont l’une a chargé l’accusé, avant de s’en prendre à l’enquêteur qui l’a interrogée. Celui-ci a attaqué la dame en justice, laquelle justice a condamné ladite dame à 6 mois de prison.

Puis les avocats de la défense ont manifesté leurs doutes face à l’authenticité des vidéos et enregistrements. La gendarmerie royale a mis tout le monde d’accord, les enregistrements sont vrais et n’ont pas été fabriqués, comme le hurle la défense. Fort bien, rétorquent les avocats, alors l’homme sur les images n’est pas Bouachrine… Et ainsi de suite, les choses se sont déroulées comme un mauvais feuilleton qui aurait pu s’appeler sexe, politique et vidéo… Sexe car les ébats allaient bon train, politique car les avocats ont essayé de politiser l’affaire de ce journaliste très critique et offensif, vidéo car les vidéos sont là.

Avant les délibérations, Taoufik Bouachrine a dit deux choses : oui, des relations sexuelles ont eu lieu, mais elles étaient consenties, et oui aussi, l’affaire est politique.

Au début de l’instruction et du procès, l’opinion semblait convaincue du traquenard mais, au fil de l’avancement des choses et des révélations, le journaliste se trouvait de plus en plus isolé.

AB

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