L’ONU désigne explicitement l’Algérie comme partie prenante au conflit du Sahara

L’ONU désigne explicitement l’Algérie comme partie prenante au conflit du Sahara

Le Conseil de sécurité a adopté in extremis la résolution prorogeant le mandat de la Minurso, et pour six mois encore, pour la seconde fois consécutive. La nouveauté dans cette résolution 2440, votée ce 31 octobre quelques heures avant minuit, est que l’Algérie est citée nommément et plusieurs fois dans le texte, ce qui est également une première.

La résolution réaffirme la prééminence de l’initiative marocaine d’autonomie pour résoudre le conflit et exige de l’Algérie qu’elle participe à la table ronde de Genève et « à travailler de manière constructive avec l’Envoyé personnel dans un esprit de compromis tout au long de la durée de ce processus, afin d’en garantir le succès ».

La résolution 2440 appelle en outre le Polisario à respecter ses engagements pris devant l’Envoyé personnel de ne pas œuvrer à changer le statu quo à Bir Lahlou et à Guergarate.

Les agences de presse algérienne et polisarienne n’avaient fait aucune mention du vote de cette résolution, plusieurs heures après son adoption à New York, alors même que la MAP s’est empressée de rapporter l’information, valablement considérée comme un...

succès pour Rabat et un moment difficile pour Alger.

Rendez-vous donc début décembre à Genève entre les quatre parties, donc… On verra alors quel sera le niveau de représentation de chaque délégation. C’est entre autres cette incertitude qui a conduit le Conseil de sécurité à se limiter à six mois au lieu d’un an de prolongement du mandat de la Minurso. Les membres du Conseil voudront exercer une pression continue sur les quatre protagonistes pour que les choses aillent vite, et bousculent le statu quo.

Cette position de faire bouger les choses est la marque de l’administration Trump, dont la diplomatie avance, malgré le risque d’erreur ou de mauvais jugement. Cela se voit partout dans le monde où le bulldozer Trump balaie tout sur son passage. Et c’est John Bolton, ancien représentant américain à l’ONU et actuel conseiller de Donald Trump qui se trouve à la manœuvre, avec la délicatesse qu’on lui connaît.

Ainsi, on peut considérer que les choses bougent en effet dans cette partie du monde où un conflit très évitable perdure depuis près d’un demi-siècle.

Aziz Boucetta

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