Le Maroc s’insurge contre les manipulations du rapport du C24

Le Maroc s’insurge contre les manipulations du rapport du C24

Lors de la réunion de la Quatrième Commission des Nation-Unis, le représentant marocain à l’ONU Omar Hilale est revenu sur le contenu du rapport du C24, préparé par le rapporteur syrien de ce Comité, et qui avait mis en relief la participation historique des élus des provinces du sud au séminaire régional de cet organe, tenu à Grenade du 9 au 11 mai 2018. Ce rapport a également mis en exergue leur participation à la session principale, organisée à New York, durant le mois de juin dernier. M. Hilale a déclaré que cette année « nous sommes devant une situation gravissime et unique dans les annales de l’ONU, que le Maroc ne peut passer sous silence ».  Pour la délégation marocaine, l’éthique de la diplomatie en général, et des postes de responsabilité en particulier, exige que les rapports des comités reflètent fidèlement et religieusement l’exactitude de leurs travaux et la factualité de leurs déroulés et décisions.  Or, le rapport du C24 sur ses travaux de 2018 déforme de manière ostentatoire et inadmissible la réalité de ce qui s’est produit durant les réunions du Comité, et les décisions consensuelles prises par ce dernier, et ce dans plusieurs paragraphes, a-t-il accusé.

le rapport mentionne d’une manière qui ne souffre aucune équivoque que les élus du Sahara marocain, en l’occurrence M. Mhamed Abba, vice-président de la région Laayoune-Sakia Al Hamra, et Mme Ghalla Bahiya, vice-présidente de la région Dakhla Oued Eddahab, ont pleinement pris part au séminaire régional de Grenade au même titre que tous les autres participants (photo).

A ce propos, que les deux élus des provinces du sud sont consignés dans la liste officielle des participants au séminaire, sous la partie Sahara. Cette liste a été adoptée par consensus lors de la clôture de ce conclave.

Lors de cette réunion, l’intervention de M. Mhamed Abba sur la question du Sahara marocain est d’ailleurs dument consignée dans le programme de travail du séminaire, adopté par consensus par l’ensemble des participants à la séance d’ouverture du séminaire et qui figure dans le rapport du C24.

Cette intervention a été hautement saluée par les participants au séminaire, qui ont tenu à démontrer leur appréciation vis-à-vis de la réalité du développement économique et social que connaissent les provinces du sud et auquel contribuent les élus de cette partie du Royaume, à l’inverse des allégations mensongères habituelles colportées par les représentants d’un mouvement séparatiste aux abois et à la solde de l’Algérie.

Une autre première, non moins historique, à laquelle se réfère le rapport du C24 est la participation des deux mêmes élus des provinces du sud à la session principale de ce Comité, tenue en juin dernier à New York. En effet, ce rapport mentionne clairement que les deux vice-présidents élus représentent « la région de Laayoune Sakia El Hamra au Sahara » et « la région de Dakhla Oued »

Ce nouveau revers essuyé par l’Algérie et coup dur encaissé par le polisario, en moins de deux mois, a poussé Alger à tenter, comme à l’accoutumé, à travers des manœuvres sournoises et indignes de travestir la réalité, en essayant vainement d’insérer dans le rapport du C24 que le polisario est intervenu en tant que soi-disant « représentant du Sahara » et que les deux élus avaient participé au séminaire en tant qu’ « invités du Président » et à New...

York en tant que « pétitionnaires ».

En effet, l’Algérie a tenté d’introduire ces allégations fallacieuses par le biais du rapporteur syrien du C24. Ce dernier a ainsi voulu renvoyer l’ascenseur à l’Algérie, dont le ministre des affaires étrangères, Abdelkader Messahel, était bien l’un des très rares, voire l’unique haut responsable au monde à rendre visite à Damas, en avril 2016, cautionnant les atrocités et violations massives perpétrées en Syrie. C’était sans compter sur la vigilance bienveillante des amis du Maroc au sein du C24, dont neuf membres ont adressé des lettres au Président et au rapporteur de ce Comité les enjoignant à se conformer à la réalité et à ne pas prêter le flanc aux allégations fallacieuses de l’Algérie et du rapporteur syrien.

Par ailleurs, le rapport du C24, au grand dam de l’Algérie et du polisario, enterre définitivement les plans désuets, irréalistes et irréalisables qu’ils s’obstinent à défendre. En effet, le C24 a réitéré son alignement complet et sans réserve sur les résolutions du Conseil de sécurité depuis 2007, qui appellent à une « solution politique et durable » à la question du Sahara.

Les détails des modifications

Dans le rapport trois paragraphes en particulier, en l’occurrence les paragraphes 13, 16 et 112 du rapport du C24 attirent l’attention, selon le Maroc, par leur libellé biaisé qui ne reflète guère la réalité du déroulement des délibérations du Comité et les décisions qu’il a prises, aussi bien durant le séminaire tenu à Grenade du 9 au 11 mai 2018, que lors de la session principale du Comité en juin dernier à New York.

Pour le représentant marocain, il est évident que ces paragraphes ont été manipulés et falsifiés pour des raisons politiquement motivées.  « Heureusement que nous disposons des enregistrements audio et vidéo des travaux du Comité ainsi que des documents et rapports qu’il a adoptés, qui confirment la véracité des propos de ma délégation », a-t-il déclaré avant d’inviter toutes les délégations à les consulter pour constater par elles-mêmes l’instrumentalisation politique « inacceptable » du rapport 2018 du C24.

D’ailleurs, cette manipulation du rapport du C24 a été dénoncée par sept membres du Comité, a-t-il relevé, y compris un membre du Bureau, dans une lettre adressée au Président du C24, datée du 20 août 2018.  Un autre membre du Bureau a également adressé une correspondance au Président pour le même motif.  En conclusion, le représentant a estimé que les rapports de tous les comités onusiens doivent être factuels et respecter fidèlement leurs débats et décisions durant la période couverte par le rapport.  La déformation du rapport de cette année remet en cause la crédibilité et le sérieux du C24, a mis en garde le délégué.

La délégation de la Syrie, dont le Représentant permanent est le Rapporteur du Comité spécial de la décolonisation (C24), s’est dite surprise par les propos tenus « par un État qui n’a pas assisté aux réunions du Comité ».  Il a récusé toute tentative d’exercer des pressions sur le Rapporteur du Comité.

Le délégué de la Papouasie-Nouvelle-Guinée a regretté d’avoir dû voter contre cette résolution, pour les mêmes raisons invoquées par la délégation du Maroc.  « Nous étions présents au séminaire régional du C24 à la Grenade et nous pensons que les erreurs dans le compte rendu doivent être corrigées », a-t-il indiqué.

Mouhamet Ndiongue

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