Le Maroc et le Polisario se retrouveront à Genève début décembre

Le Maroc et le Polisario se retrouveront à Genève début décembre

L’Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Horst Kohler a adressé en fin de semaine dernière des invitations à Rabat, Alger, Nouakchott, et au Polisario, pour une rencontre à Genève les 4 et 5 décembre prochains, en vue de renouer le contact et ré-entamer le dialogue. Le Maroc et les séparatistes ont répondu oui, et on attend toujours les réponses des Algériens et Mauritaniens.

Lors de la présentation de son rapport sur la question, mercredi 3 octobre, le secrétaire général Antonio Guterres a indiqué, selon AFP, que « le Maroc et le Front Polisario ont accepté (respectivement les 2 et 3 octobre) de participer à ces "discussions préliminaires", [et se dit] confiant sur les réponses encore attendues de l'Algérie et de la Mauritanie, les deux autres invités à la "table ronde" organisée à Genève ». Il a également exhorté « les parties et les voisins à venir à la table de négociations de bonne foi et sans préconditions, les 5 et 6 décembre en Suisse comme les y a invités fin septembre l'émissaire Horst Kohler ».

Dans son rapport, M. Guterres note « des "développements positifs" dans le comportement du Polisario, la disposition de l'Algérie et de la Mauritanie à "un rôle plus actif dans le processus de négociations" et un "signe encourageant" du Maroc lorsqu'il a facilité les déplacements de l'ex-président allemand Horst Kohler au Sahara occidental ».

On attend donc la réponse d’Alger et de Nouakchott à cette invitation, sachant que la résolution 2351 du 28 avril 2018 avait appelé les Etats voisins à plus et mieux s’impliquer dans le processus de règlement du conflit vieux de 43 ans, après que le Maroc eût martelé ces dernières années que l’Algérie est derrière...

le Polisario et que rien ne sert de discuter avec qui que ce soit en dehors d’Alger.

Par ailleurs, et concernant le renouvellement du mandat de la Minurso et toujours selon AFP qui a eu accès au rapport remis aux 15 membres du Conseil de Sécurité, Antonio Guterres a « recommandé au Conseil d'étendre d'un an le mandat de la Minurso, jusqu'au 31 octobre 2019, afin de donner à [son] émissaire l'espace et le temps nécessaires à la création de conditions permettant au processus politique d'avancer ». Mais il semblerait que les Etats-Unis soient opposés au renouvellement perpétuel de ce mandat, qui coûte à l’ONU quelques 52 millions de dollars annuels.

L’agence de presse française a interrogé un diplomate de l’ONU qui, sous couvert d’anonymat, a indiqué qu’ « au Conseil de sécurité, tout le monde est convaincu qu'il faut continuer sauf les Américains ». Et de fait, le secrétaire général affirme que « maintenir des conditions pacifiques et stables sur le terrain est essentiel pour favoriser une reprise du processus politique. La Minurso demeure un élément clé des Nations unies pour obtenir une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable ».

Reste à savoir quel sera le niveau de représentation des quatre parties désignées par l’ONU par « deux parties et deux Etats voisins », malgré l’insistance de Rabat à indiquer Alger comme étant partie, ce dont la communauté internationale commence à prendre conscience. C’est sans doute pour cela que MM. Guterres et Kohler parlent de « table ronde », qu’on ne tient généralement pas à deux, mais à plus…

La résolution de renouvellement, ou pas, du mandat de la Minurso sera votée fin octobre, mais d’ici là, l’AFP précise qu’il y aura trois réunions du Conseil de Sécurité de l’ONU.

AB

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