Maroc et Algérie répondront-ils à la convocation de l’ONU en décembre à Genève ?

Maroc et Algérie répondront-ils à la convocation de l’ONU en décembre à Genève ?

Selon l’AFP, l’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, l'Allemand Horst Kohler, a lancé cette semaine des invitations au Maroc et à l'Algérie à venir discuter en décembre à Genève de l'avenir de ce territoire, dans l'espoir de relancer un processus de paix au point mort depuis dix ans. Les invitations ont été remises vendredi au Maroc, à l'Algérie, au Front Polisario et à la Mauritanie, ont confié des sources diplomatiques à l’AFP. Ces quatre parties, qui ont jusqu'au 20 octobre pour répondre, sont invitées à se retrouver les 4 et 5 décembre à Genève.

Pour le Maroc, l'Algérie et la Mauritanie, les invitations ont été envoyées aux ministres des Affaires étrangères. Le niveau des représentations qui pourraient se retrouver en Suisse à la fin de l'année n'est pas connu à ce stade.

Selon l'une des sources diplomatiques de l’AFP, s'exprimant sous couvert d'anonymat, il ne s'agira pas « d'une réunion de négociations », mais d'une « table ronde ». « C'est une formule 2+2 », les deux parties au conflit Maroc et Polisario d'un côté, et les voisins Mauritanie et Algérie de l'autre, a expliqué une autre source, également sous couvert d'anonymat.

Les termes diplomatiques ont leur importance…  Ainsi, on retient de « table ronde » et non « négociations » que le Maroc ne sera pas entraîné dans des négociations sans que leurs préalables soient respectés. Quels sont ces préalables ? Que l’Algérie soit présente autour de la table, exige Rabat.

Seulement voilà, l’Algérie ne se considère pas comme partie… d’où « la formule 2+2 », 2 parties et 2 voisins. Le Maroc acceptera-t-il cette formule, surtout si l’Algérie ne dit rien, à Genève, si tout le monde y va ? On ne parle pas de table ronde à deux, donc on...

peut supposer que le délégué algérien sera aussi autour de la table, mais le Maroc saura-t-il l’impliquer dans les discussions ?

Toujours est-il que la date du 20 octobre pour réponses des quatre invités résonne comme un ultimatum… Ou tout le monde dit oui, et rendez-vous les 4 et 5 décembre à Genève ; soit ce n’est pas le cas et le Polisario ou l’un des trois Etats refuse, et alors il sera en position inconfortable pour le vote de la résolution de renouvellement du mandat de la Minurso.

Toujours est-il si l’ONU n’a pas encore commenté ce dernier rebondissement de l’affaire du Sahara, on peut affirmer que l’Allemand Kohler aura réussi, malgré tout, à faire bouger les choses… D’abord en réduisant la durée du renouvellement d’un an à 6 mois, et ensuite en lançant ces invitations aux quatre parties concernées.

Samedi, lors d'un discours devant l'Assemblée générale annuelle des Nations unies à New York, le chef de la diplomatie algérienne, Abdelkader Messahel, a réaffirmé que l'Algérie considérait que le règlement du conflit au Sahara occidental "ne pouvait être trouvé qu’à travers l'exercice, par le peuple du Sahara occidental, de son droit inaliénable et imprescriptible à l'autodétermination".

L'Algérie espère une « reprise des négociations sans pré-conditions et de bonne foi entre les deux parties, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable », a ajouté le ministre.

Mardi à la même tribune, le Premier ministre marocain Saadeddine Elotmani, avait jugé que le Sahara occidental était une « source d'instabilité et un obstacle à l’intégration du Maghreb ». Il avait demandé à l’Algérie de « prendre ses responsabilités politiques et historiques », accusant Alger d'être à l'origine de la crise.

AB avec AFP

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