Matteo Salvini en Tunisie, ce qu’il faut savoir

Matteo Salvini en Tunisie, ce qu’il faut savoir

Alors qu’un décret-loi disposant des mesures restrictives pour les migrants vient d’être adopté en Italie, le ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini (extrême-droite) est en visite officielle en Tunisie. Très peu apprécié dans les pays du Maghreb, sa venue ne fait pas l’unanimité. En août dernier, le ministre de l’Intérieur italien avait annoncé qu’il se rendrait prochainement en Tunisie, en Algérie et au Maroc. En Italie, la plus grande communauté d’immigrés vient de Tunisie. En effet, 4.000 ressortissants tunisiens ont traversé la Méditerranée pour rejoindre la Botte. Matteo Salvini débute sa tournée en Afrique du Nord par une visite en Tunisie. A son homologue tunisien, il veut vendre, littéralement, ses idées pour stopper les départs.

Ce qu’il faut savoir :

Fermeture des ports Italiens : Rome s’était soumise aux injonctions de l’UE, en prenant longtemps en charge les arrivées massives des migrants dans les ports italiens. Le gouvernement adopte de ce fait une politique migratoire plus sévère en fermant définitivement ses ports : la décision est sans appel. Et selon M. Salvini, cette décision a porté ses fruits : du premier juin au 21 septembre 2017, 43.000 migrants sont arrivés contre 7.000 en 2018.

Loi anti-migrants en Italie : Mardi 25 septembre 2018, alors que l’Aquarius, le navire humanitaire méditerranéen, cherchait à accoster dans les différents ports de la Méditerranée, un décret-loi anti-migrants est adopté en Italie. Le texte comporte 42 articles dont deux mesures principales : la suspension de la demande d'asile pour tout étranger qui commet un délit et la limitation des séjours humanitaires, d’où la...

fermeture des ports italiens aux migrants. Les demandeurs d'asile en attente de leur dossier devront rester dans des camps d'hébergement. Interrogé, le leader de l’extrême droite Italien défend son texte : « Je suis en faveur des Italiens et des vrais réfugiés qui sont très peu nombreux ».

Une aide d’un milliard d’euros : Avant d’annoncer sa tournée dans les pays du Maghreb, en août dernier, Matteo Salvini assure que le gouvernement Italien travaillait sur « un déblocage d’une enveloppe de soutien à l’économie et au travail d’un montant d’un milliard d’euros, en faveur du Maroc, l’Algérie et de la Tunisie ». Pour convaincre les trois pays nord-africains, d’adhérer à sa stratégie anti-migratoire, M.Salvini promet une importante contribution financière.

Salvini à Tunis : Sepuis ses déclarations en été, Matteo Salvini accélère les expulsions des sans papiers sur son territoire. Et pour cela, il rencontre le Président tunisien  ainsi que son homologue, Hicham Fourati. A l’issue de ces rencontres, des ententes pour lutter contre la migration clandestine et la traite des êtres humains. L’Italien défend l’immigration légale et contrôlée. En contrepartie, le gouvernement italien travaillera à soutenir l’économie tunisienne et à appuyer les entreprises italiennes implantées en Tunisie.

Pour suivre de plus près les avancements du dialogue Maghrebo-italien, nous attendons la visite du ministre en Algérie et au Maroc. Les discussions pourraient s’annoncer très délicates dans la mesure où les Marocains réclament des aides européennes, mais refusent le reste, et le reste, ce sont les camps de rétention que les Européens veulent ouvrir au Maghreb....

Meriem Boucetta

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