Le Maroc refuse d’être le gendarme anti-migration de l’Europe

Le Maroc refuse d’être le gendarme anti-migration de l’Europe

Lors du Conseil du gouvernement tenu jeudi 6 septembre à Rabat sous la présidence de Saadeddine Elotmani, une partie des discussions a été réservée à la question migratoire. Les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères ont présenté leurs communications, avec chiffres… et mise en garde.

Ainsi, le gouvernement a rappelé que le Maroc a su, pu, et voulu développer une politique de migrations qui est devenue au fil du temps une référence régionale et continentale. Ainsi, depuis 2014, une le Maroc a adopté une politique de régularisation massive qui a concerné près de 50.000 personnes, dont 90% viennent d’Afrique subsaharienne. Par ailleurs, ils sont 1.400 citoyens du continent qui ont reçu l’aide nécessaire pour rentrer dans leurs pays. Et toute une batterie de moyens juridiques a été déployée, mais…

Mais, disent les ministres, en dépit de cela, un grand nombre de Subsahariens n’en démordent pas ; ils veulent quitter le Maroc et poursuivre leur route vers plus au nord encore, en Europe. Alors le Maroc a réagi, en plusieurs temps :

1/ Blocage de 54.000 tentatives de...

migration clandestine vers l’Europe ;

2/ Démantèlement de 74 réseaux criminels de traite d’êtres humains ;

3/ Saisie de 1.900 objets liés à la migration clandestine, allant du zodiac aux moteurs, en passant par le jet-ski ;

4/ Déplacement d’un grand nombre de migrants des régions nord vers l’intérieur du pays, afin de les protéger des réseaux criminels qui sévissent dans le nord.

Mais en parallèle, le Maroc déclare haut et fort que 1/, il ne peut ni ne veut continuer de supporter seul le poids de cette politique et que 2/, il refuse d’être le gendarme anti-migrants de l’Europe.

En clair, cela signifie que l’Union européenne doit mettre la main à la poche, invitée qu’elle est par le gouvernement marocain à hisser sa réflexion aux niveaux requis. Cela signifie aussi qu’il ne s’agit pas de faire du Maroc le rempart qu’il refuse d’être en lui proposant, par exemple, d’ouvrir des centres de rétention sur son sol.

Le Maroc est une terre de transit, et de plus en plus d’accueil. Les Européens en sont fort aise, mais il faut qu’ils s’impliquent et participent…

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