Le MP ouvre les bras à Mohamed Hassad, et à d’autres…
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- 06 août 2018 --
- Maroc
Le MP, c’est le Mouvement populaire, ce parti dirigé aujourd’hui depuis un tiers de siècle par l’indéboulonnable Mohand Laenser qui avait, en 1986, conduit un putsch interne contre l’historique Mahjoubi Aherdane. Le parti organise son congrès général cette fin de mois de septembre, et l’enjeu unique est l’élection du nouveau secrétaire général, en remplacement de Laenser, placé à la tête de la Région Fès-Meknès, après avoir occupé plusieurs départements ministériels (Postes, agriculture, intérieur, habitat…).
Le 13ème congrès se prépare donc, sous la direction d’une commission préparatoire présidée par Essaid Ameskane. Lors d’une réunion de cette commission ce weekend, les membres ont convenu d’amender l’article 50 des statuts du parti, qui stipule que : « Le secrétaire général est élu par les membres du congrès général ordinaire, pour un mandat de 4 ans renouvelable une fois, à la majorité absolue au premier tour ou à la majorité relative au second tour. Tout candidat à la fonction de secrétaire général devra avoir siégé durant un mandat au moins au sein du Bureau politique ».
C’est cette dernière phrase qui a changé, et qui changera tout. Ainsi, Mohamed Hassad (à droite sur la photo) l’ancien ministre de l’Intérieur, puis de l’éducation nationale, des mandats où il n’aura pas démérité bien qu’il ait été emporté par ce qu’on a appelé le « séisme politique », part en favori face aux deux concurrents...
potentiels que sont Mohamed Ouzzine (le ministre de la « raclette ») et Mohamed Moubdiî, l’ancien ministre de la Fonction publique… et le toujours frais et guilleret Mohand Laenser (à gauche), qui devrait quand même essayer deux ou trois manœuvres pour se maintenir, pour « son dernier mandat », comme il a coutume de dire.
Depuis l’arrivée de Mohamed Hassad au MP, à la formation du présent gouvernement Elotmani, tout le monde le disait futur secrétaire général, ayant les faveurs du palais dont il a toujours été un excellent commis : plusieurs fois wali et ministre, en plus d’un passage à la tête de la compagnie aérienne nationale, M. Hassad est à 65 ans un technocrate accompli. Natif de Tafraout et diplômé des prestigieuses écoles françaises de Polytechnique et de Ponts et Chaussées, Hassad est un pur produit de l’école publique marocaine, et un tout aussi pur serviteur de l’administration publique marocaine aussi.
S’il est effectivement élu à la tête du MP qu’il connaît bien mieux et bien plus de par son ancienne qualité de ministre de l’Intérieur que par un militantisme dans ses rangs, Mohamed Hassad fera de cette formation quelque chose qui ressemble à un parti. Mais la concurrence sera rude, après le « séisme » qui l’a frappé en plein vol, en octobre 2017, et surtout qu’il ne semble pas étouffer d’envie d’être le patron du MP…
AB
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