Le Roi prêche pour un plan social efficace et efficient

Le Roi prêche pour un plan social efficace et efficient

La réunion tenue entre le Roi, le Chef du gouvernement et quelques ministres concernait « l'activation des mesures contenues » dans le Discours Royal de ce 29 juillet 2018.

Restructuration et accélération des plans sociaux

Cette rencontre donne un signal fort quand aux vœux du Roi de régler la problématique sociale par le biais de la mise en œuvre immédiate des plan sociaux déjà en coures et ceux à réaliser.

Dans son discours, le roi Mohammed VI a longuement évoqué la question sociale, exhortant le gouvernement à prendre des « mesures d'urgence », notamment en matière de santé et d'éducation.

Malgré les « réalisations accomplies (...) j'ai le sentiment que quelque chose continue à nous faire défaut en matière sociale », a déclaré le roi dans son discours.

Le Roi a pointé du doigt les programmes de soutien et de protection sociale qui « empiètent les uns sur les autres, pèchent par manque de cohérence et ne parviennent pas à cibler les catégories effectivement éligibles ».

Il a ainsi appelé à accélérer la mise en place « d'un système national d'enregistrement des familles qui pourront bénéficier des programmes d'appui social », invitant le gouvernement à « entreprendre une restructuration globale et profonde » des programmes existants notamment le RAMED

Le Maroc est marqué par de criantes inégalités sociales et territoriales, sur fond de chômage élevé parmi les jeunes. En 2017, il a été classé 123e sur 188 pays au titre de l'indice de développement humain (IDH).

La recherche d'un « nouveau modèle de développement » est devenue au cours des derniers mois le leitmotiv des pouvoirs publics.

Dans son message, le roi a appelé à « donner une impulsion vigoureuse aux programmes d'appui à la scolarisation » et à une refonte du système de santé, qui « se caractérise par des inégalités criantes et une faible gestion ».

La Gouvernance administrative

L’urgence de la Charte de déconcentration administrative a été évoquée par le souverain qui indique, qu’avant la fin du mois d'octobre la nouvelle Charte de l’investissement doit être entériné avec célérité et l’activation de la réforme des Centres régionaux d’investissement en leur accordant les prérogatives nécessaires pour remplir leur mission correctement.

Dans le même cadre, le Souverain propose également l’adoption de textes juridiques qui fixent à un mois...

le délai maximal accordé à certaines administrations pour répondre aux demandes qui leur sont adressées dans le domaine de l’investissement, tout en établissant que l’absence de réponse dans ce délai, tient lieu d’approbation.

Ces textes juridiques empêchent toute administration publique de demander, de la part d’un investisseur potentiel, des documents ou des informations qui sont déjà en possession d’une autre administration publique, précise le Roi, ajoutant que ce sont les services publics qui doivent organiser un échange coordonné des informations, grâce au recours à l’informatique et aux nouvelles technologies.

« Rehausser la compétitivité »

Le Roi a, dans ce sens, émis le souhait de voir ces mesures décisives agir « comme un vigoureux catalyseur pour stimuler l’investissement, comme jamais auparavant, pour aider à la création d’emplois, améliorer la qualité des prestations offertes aux citoyens, endiguer les manœuvres dilatoires qui, tous les Marocains le savent bien, font le lit de la corruption ».

Ces mesures, qui permettront de rendre pleinement opérationnel le principe de reddition des comptes et d’identifier les dysfonctionnements qui empêchent le bon aboutissement de cette réforme, seront un « levier de réforme de l’Administration », a indiqué le Roi.

Le Souverain a insisté sur le besoin de rendre effectives ces mesures dans le domaine de l’investissement, pour les généraliser à tous les niveaux de la relation entre l’Administration et les citoyens.

Le Roi a souligné en outre que la bonne application des textes, « aussi parfaits soient-ils », restera tributaire du « sérieux et du sens de l’engagement que va y mettre chaque responsable administratif ».

Le Souverain a aussi mis l'accent sur la nécessité de mettre à jour les programmes d’accompagnement destinés aux entreprises, afin de rehausser la compétitivité de l’entreprise marocaine, de renforcer ses capacités exportatrices et d’accroître son potentiel de création d’emplois, et de porter une attention particulière aux PME.

Il a ajouté que l’entreprise productive a aujourd’hui besoin de davantage de confiance de la part de l’État et de la société, précisant que l’attentisme délétère doit céder la place à l'esprit d’initiative responsable et d’innovation.

Il faut également « prendre en considération les enjeux de la compétition internationale et, même parfois, de ceux des guerres économiques et commerciales », a ajouté le Roi.

Mouhamet Ndiongue

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