Un rapport accablant sur l’Office national du tourisme signale des dysfonctionnements sur la gestion

Un rapport accablant sur l’Office national du tourisme signale des dysfonctionnements sur la gestion

Un rapport accablant sur l’Office national du tourisme (ONMT) vient d’être étalé. Elaboré par la Chambre des conseillers et présenté le 17 juillet en plénière, ledit rapport élaboré par une commission mise en place par la chambre haute en décembre 2017, fait grand cas d’une multitude de dysfonctionnements de l’établissement sur la période d’activité 2010-2017. Comme il réalise un bilan d’étape à 18 mois de l’échéance de la vision gouvernementale pour le tourisme 2011-20 dont le taux de réalisation ne dépasse pas les 40 %.

L’enquête « à la demande des acteurs du tourisme marocain » qui, à maintes reprises, ont déploré la gestion du secteur, met à l’index la kyrielle d’études commanditées par l’Office et à des coûts « exorbitants », sans pour autant que leurs recommandations soient mises en œuvre. Malgré plusieurs demandes effectuées auprès de l’ONMT, ces études n’ont pas été transmises aux Conseillers, précise le rapport.

Le document indique également que les campagnes publicitaires menées par l’Office coïncident avec les périodes de vacances qui représentent des pics touristiques, alors que ces opérations doivent s’orienter vers des périodes creuses. Le rapport signale, en outre, qu’aucune évaluation n’est faite a posteriori sur l’efficacité de ces campagnes de promotion.

Tout comme la Cour des comptes en 2015, l’étude de la Chambre des conseillers pointe également des dysfonctionnements dans la gestion du budget consacré à la participation marocaine aux salons du tourisme à l’étranger où les coûts de location d’un stand ont fortement augmenté. Les auteurs du rapport dénoncent « un désordre et une mauvaise...

gestion ».

Le rapport dénonce aussi la gestion financière de l’établissement au vu de l’augmentation « injustifiée » de certains coûts. A titre d’exemple, l’étude évoque le loyer du logement de fonction du directeur général de l’ONMT qui est de 50.000 dirhams. Le loyer des fonctionnaires des délégations à l’étranger est quant à lui estimé à près de 10 MDH par an.

Le rapport reproche aussi à l’Office l’instabilité de ses visions stratégiques, qui restent tributaires des changements de responsables, outre le manque de coordination et de communication entre l’ONMT et son ministère de tutelle. Les décisions prises par l’ONMT se font de manière individuelle et sans consultation, ce qui est en contradiction avec la loi régissant l’Office. L’organisme ne consulte pas les professionnels du secteur dans la prise de décision et l’élaboration des stratégies sectorielles pointe également le rapport. L’absence de coordination entre l’ONMT, la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT) et la RAM est également relevée dans le document.

Autre lacune pointée par la Chambre des conseillers, l’absence de budget stable dédié à la promotion touristique. Ainsi, il était prévu que l’Office puisse bénéficier, conformément à la vision 2020, de 300 MDH annuels pour mettre en œuvre ce programme. Dans les faits, ce budget n’a pas dépassé la moitié de la somme prévue. Les dépenses de promotion en général entre les programmes de marketing, de publicité et de partenariat ne dépassent guère les 1,5 % du total des recettes touristiques, alors que les normes internationales se situent autour de 3 %.

 

La rédaction

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