G20 : la politique commerciale de Washington polarisera toutes les attentions

G20 : la politique commerciale de Washington polarisera toutes les attentions

Le conseiller commercial de la Maison Blanche, Peter Navarro, quitte son hôtel à Beijing, vendredi 4 mai 2018.(AP Photo)

 

En prélude du sommet du G20 qui se tiendra en Argentine ce weekend, l'administration Trump dénoncera à nouveau « l'agression économique de la Chine » a affirmé un responsable du Trésor américain.

« Nous répondrons aux inquiétudes sur la politique commerciale américaine », a indiqué mardi ce haut responsable du Trésor américain, alors que Washington a pris un tournant résolument protectionniste sur les échanges mondiaux en imposant des droits de douane supplémentaires sur l'acier, l'aluminium et des milliards de dollars de produits chinois.

Ce responsable a précisé que lors d'une séance de discussion prévue à Buenos Aires avec les représentants des sept pays les plus industrialisés (G7), le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin évoquera à nouveau « la Chine et son agression économique ».

Lors de cette séance à sept --à laquelle ne participe pas Pékin--, le ministre des finances de Donald Trump entend dénoncer à nouveau les « pratiques » chinoises s'éloignant de l'économie de marché, "les subventions et les crédits à l'exportation", a indiqué ce responsable.

En marge du G20 Finances samedi et dimanche, Steven Mnuchin a aussi prévu une grosse dizaine de rencontres multilatérales, mais pas avec la Chine.

« Le secrétaire a eu des contacts substantiels avec des représentants de la Chine, donc il n'y a pas d'impératif à solliciter une rencontre bilatérale formelle », a indiqué le responsable du Trésor.

Des rencontres bilatérales sont ainsi prévues notamment avec la France, l'Allemagne, le Canada, le Japon, la Corée du Sud, l'Argentine, l'Italie et le Mexique.

Samedi, le président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, interviendra sur le thème des risques encourus par l'économie mondiale.

D'autres sujets seront évoqués, comme les sanctions contre l'Iran, la taxation des entreprises numériques ou le financement des infrastructures.

Avant de rejoindre Buenos Aires, le secrétaire américain au Trésor fera vendredi une escale à Sao Paulo, au Brésil, où il rencontrera le ministre des Finances et des membres de la communauté d'affaires.

Junker à Washington pour un debrief

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker se rendra lui, le 25 juillet à Washington pour rencontrer le président américain Donald Trump, avec l'objectif de désamorcer le conflit commercial entre l'UE et les Etats-Unis.

« Le président Juncker et le président Trump vont travailler à améliorer le commerce...

transatlantique et à bâtir un partenariat économique plus fort », précise la Commission dans son communiqué.

« Les deux dirigeants vont discuter de la coopération approfondie entre les gouvernements et les institutions de l'Union européenne et des Etats-Unis sur un vaste ensemble de sujets, comme la politique étrangère et de sécurité, la lutte contre le terrorisme, la sécurité énergétique et la croissance économique », ajoute-t-elle.

La Maison Blanche a publié un communiqué quasiment identique à celui de la Commission, sauf que contrairement au texte européen, il ne fait pas mention d'une « coopération approfondie » entre les deux régions.

La Commission s'est refusée à détailler les intentions de M. Juncker sur le plan commercial lors de cette rencontre, qui aura lieu à la Maison Blanche.

« Nous sommes en train de préparer notre stratégie et il ne serait pas sage de ma part d'en discuter ici », a affirmé mardi Margaritis Schinas, un porte-parole de l'institution, lors du point presse quotidien.

Selon des sources européennes, une réunion entre Etats membres mercredi servira à peaufiner la position européenne.

Bruxelles et Washington sont engagés dans un conflit commercial depuis le 1er juin, quand Washington, invoquant la sécurité nationale, a imposé des droits de douane punitifs sur l'acier et l'aluminium européens.

Les Européens avaient immédiatement répliqué par des taxes sur une série de produits américains emblématiques, comme le beurre de cacahuète ou les Harley-Davidson.

Donald Trump a depuis menacé de mettre en place des droits de douane supplémentaires de 20% sur les voitures importées aux Etats-Unis en provenance de l'UE, une mesure qui aurait des conséquences bien plus lourdes que les taxes sur l'acier et l'aluminium.

« S'ils ne négocient pas de bonne foi, nous ferons quelque chose en rapport avec les millions de voitures qui entrent dans notre pays et qui sont taxées à un niveau pratiquement nul, un niveau très bas », a encore menacé l'Américain la semaine passée, lors d'un sommet de l'Otan à Bruxelles, à propos de la visite de M. Juncker.

Quelques jours plus tard, il avait qualifié l'UE d'ennemi des Etats-Unis sur le plan commercial.

L'Union européenne impose actuellement 10% de droits de douane aux véhicules importés des Etats-Unis - y compris ceux fabriqués par des constructeurs européens - tandis que les Etats-Unis taxent à 2,5% les importations de voitures et à 25% celles des camionnettes et pick-up.

 

Avec AFP

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