Samedi 15 juin, le Maroc joue contre l’Iran son premier match de la Coupe du monde en Russie. Le stade est comble, et les Marocains sont déchaînés dans les gradins et devant leurs écrans, petits ou grands. Un match de moyenne facture, allant vers le nul, dans tous les sens du mot. Jusqu’au coup de tête et de théâtre d’Aziz Bouhaddouz dans les ultimes minutes de cette rencontre.

Rentré à la 77^ème minute à la place d’Ayoub el Kaabi, Aziz Bouhaddouz réalisait son rêve de pouvoir jouer en équipe nationale et, peut-être, de sauver son groupe tenu en échec par les Iraniens. Las…  Au bout du temps additionnel, sur un coup-franc iranien tiré côté gauche par Hajsafi, le natif de Nador a coupé la trajectoire au premier poteau, voulant dégager le ballon, mais l’envoyant au fond des ses propres filets. Quelques secondes après, sur le score d’un but à zéro, la rencontre s’achève sur une défaite marocaine.

Tout de suite, les commentaires acerbes et les insultes fusent dans les rangs des Marocains… avant une reprise de soi collective salutaire. On n’accable pas ce jeune joueur déjà mortifié par son geste. Toutes les télés du monde l’ont montré effondré, en pleurs, consolé par ses camarades.

Seul joueur de 2^nde  division allemande à à participer au Mondial russe, Aziz Bouhaddouz (14 sélections, 3 buts), évolue au FC Sankt Pauli et est le seul...

attaquant marocain avec Boutaïb et El Kaabi. Il va devoir surmonter cette épreuve, surtout que le Maroc est bien mal parti désormais, devant affronter les deux ogres espagnol et portugais.

Bouhaddouz a adressé un message au public : « Le match était difficile pour tous les joueurs. On a bien entamé la rencontre mais nous n’avons pas saisi les occasions que se sont présentées. C’est un moment  difficile pour moi. C’est une chose qui peut se produire en football et c’est moi qui en fais les frais aujourd’hui. Je présente mes excuses à l’équipe, aux supporters et aux 35 millions de Marocains. Je suis un idiot, mais je vais gérer cette situation parce que je pratique ce sport depuis des années. Mes coéquipiers m’ont soutenu. Maintenant, on va rassembler nos forces pour rattraper les choses ».

Et sur les réseaux, le public a été admirable, refusant d’accabler le jeune joueur. « Ce n’est qu’un match de foot », disent les uns, « c’est une phase de jeu et cela peut arriver à tout le monde », répondent les autres. « Il traverse une passe très difficile, n’en rajoutons pas », clament les fans.

Il y a bien évidemment les imbéciles de service qui ont insulté le jeune homme, qui ont vitupéré contre son acte, qui ont même procédé à des menaces, mais ils ont été vite dépassés et masqués par les centaines de commentaires de soutien, d’empathie, et de sympathie.

Ce n’est qu’un match de foot, après tout, en effet…

AB