Les Affaires étrangères africaines et Européennes en conclave à Copenhague

Les Affaires étrangères africaines et Européennes en conclave à Copenhague

Le Maroc a activement participé à la 17ème édition de la réunion des ministres des Affaires étrangères africains et nordiques, dont les travaux se sont déroulés les 6 et 7 juin à Copenhague, sous le thème « Valeurs communes, Voies conjointes ».

Cette première participation du Maroc à cette conférence a été l’occasion d’échanger sur l’évolution et le diagnostic porté par le Royaume sur les défis auxquels l’Afrique est confrontée et de partager la vision et la contribution du Royaume aux efforts tendant à inscrire le continent dans une dynamique ouverte et porteuse.

Jazouli a fait observer que le retour du Maroc à l’Union africaine en janvier 2017 participe de la volonté du Royaume de contribuer activement au maintien de la paix et de la sécurité dans le continent, notant que c’est dans cet esprit que s’inscrit l’élection du Maroc au Conseil de paix et de sécurité de l’UA, avec la volonté d’apporter des solutions novatrices et pérennes aux différends qui secouent le continent.

« L’engagement du Maroc se vérifie en matière de lutte contre le terrorisme, comme en témoignent les actions prometteuses conduites dans le cadre du Forum Global de lutte contre le terrorisme que le Maroc copréside avec les Pays-Bas depuis 2014 », a-t-il affirmé.

 Au-delà de ces engagements, le Royaume apporte des réponses innovantes et adéquates aux défis du Continent, à travers le partage de ses meilleures pratiques, notamment en matière de lutte contre le radicalisme et l’extrémisme violent, a-t-il indiqué, évoquant à ce propos la formation des imams africains à prôner un islam modéré et la création de l’Institut Mohammed VI pour la formation des imams qui forme aujourd’hui plus de 3000 imams venant d’une dizaine de pays.

 Autant dire, a-t-il souligné, que « l’Afrique de demain doit se construire par l’Afrique, et pour que cette Afrique se construise par l’Afrique, il faut que l’Afrique fasse la paix avec l’Afrique ».

 Sur cette lancée, l’Afrique, forte de ses leviers de croissance, s’est mobilisée pour prendre son destin en main et a démontré sa volonté de réussir son émergence et de faire entendre sa voix, a-t-il expliqué, ajoutant que l’Afrique d’aujourd’hui a besoin de l’expérience et de l’expertise des pays nordiques pour électrifier son territoire, irriguer ses terres, assurer sa sécurité et sa souveraineté alimentaire et former sa jeunesse.

« Ici, vous êtes champions dans plusieurs domaines et votre savoir-faire peut être catalyseur de développement dans des secteurs tels que l’industrie pharmaceutique et médicale, l’éducation et les nouvelles...

technologies, les énergies renouvelables et l’aquaculture », a-t-il dit.

 Il a dans ce cadre rappelé la mise en place, en mars dernier à Kigali, d’une zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), une plateforme qui, dédiée à booster les échanges, est une chance pour l’Afrique, mais aussi pour ses partenaires, particulièrement pour l’Europe, compte tenu des liens historiques et de la proximité géographique.

 Mais, cette Afrique en mouvement, en émergence, a besoin d’un partenariat innovant et audacieux ; elle a besoin d’un véritable choc de financement, a-t-il soutenu, précisant que si les relations entre l’Afrique et les pays nordiques ont été marqués par l’aide au développement, cet élan doit désormais s’inscrire dans un nouveau paradigme et adopter l’approche dite « from aid to trade ».

 Sur la question de la migration et de la jeunesse, M. Jazouli a rappelé que le Roi Mohammed VI s’est vu confier, au cours du 28ème Sommet de l’UA, un mandat au terme duquel « un agenda africain sur la migration » a été proposé.

 Ledit agenda prévoit de faire de la migration en Afrique un choix et non une nécessité, en valorisant les contributions des migrants et des diasporas à la dynamisation de l’espace économique, au développement durable, à la cohésion sociale et à la diversité culturelle.

 Il stipule aussi de s’affranchir des idées reçues et des stéréotypes associés aux migrants, dès lors que la migration est régulière à hauteur de 80% et bénéficie d’abord aux pays d’accueil, puisque 85% des apports y restent et que sur 5 migrants africains 4 restent en Afrique, d’où l’impératif de forger une vision globale, intégrée et holistique de la migration, qui soit centrée sur le nexus migration-développement et fondée sur les droits humains des migrants.

 Le ministre a également rappelé que, sur le plan africain, le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a validé la création d’un Observatoire africain de la migration, suite à la proposition formulée par le Maroc lors du 30ème Sommet de l’UA en janvier dernier à Addis-Abeba.

 Il a souligné que, dans le sillage de cet engagement, « le Maroc vous donne rendez-vous à la conférence qui verra l’adoption du pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, les 10 et 11 décembre 2018 à Marrakech », une conférence qui viendra compléter les travaux du Forum mondial sur la migration et le développement coprésidé par le Maroc et l’Allemagne et qui se tiendra également à Marrakech du 5 au 7 décembre.

Avec MAP

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