L'économie mondiale progressera de 3,1% en 2018 et 3% pour le Maroc (rapport BM)

L'économie mondiale progressera de 3,1% en 2018 et 3% pour le Maroc (rapport BM)

Malgré le récent ralentissement, la croissance économique mondiale demeurera robuste à 3,1% en 2018 avant de ralentir graduellement au cours des deux prochaines années, alors que la croissance de l'économie avancée décélérera et la reprise dans les principaux pays émergents exportateurs et exportateurs de produits de base. Les économies se stabilisent, a annoncé mardi la Banque mondiale.

 « Si elle peut être soutenue, la croissance économique robuste que nous avons connue cette année pourrait aider des millions de personnes à sortir de la pauvreté, en particulier dans les économies à croissance rapide de l'Asie du Sud », a déclaré le président du Groupe de la Banque mondiale. « Mais la croissance ne suffira pas à elle seule à résoudre les poches d'extrême pauvreté dans d'autres parties du monde. Les décideurs doivent se concentrer sur les moyens de soutenir la croissance à long terme - en stimulant la productivité et la participation au marché du travail - afin d'accélérer les progrès vers la fin de la pauvreté et le renforcement de la prospérité partagée.

L'activité dans les économies avancées devrait croître de 2,2% en 2018 avant de passer à un taux d'expansion de 2% l'année prochaine, les banques centrales retirant progressivement les mesures de relance monétaire, selon les Perspectives économiques mondiales de juin 2018. La croissance des marchés émergents et des économies en développement devrait globalement se renforcer pour atteindre 4,5% en 2018, avant d'atteindre 4,7% en 2019 alors que la reprise des exportateurs de matières premières arrive à maturité et que les prix des produits se stabilisent suite à cette hausse.

Aperçu des tendances récentes régional du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord

 La croissance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord s’est renforcée cette année, les pays exportateurs de pétrole s’étant remis d’une année de baisse de la production pétrolière et de rigueur budgétaire, et les pays importateurs de pétrole ayant enregistré une progression de la demande intérieure et extérieure.

Plusieurs pays exportateurs de pétrole ont assoupli leurs projets d’assainissement des finances publiques suite à la hausse des prix du pétrole. L’activité dans les secteurs non pétroliers a enregistré une croissance modeste. L’Algérie et l’Arabie Saoudite ont revu à la hausse leurs projets de dépenses d’investissement.

Les réformes des politiques publiques, le regain de la confiance des entreprises et une économie mondiale plus forte ont soutenu la croissance dans les pays importateurs de pétrole de la région. Les investissements et les exportations nettes ont progressé en Égypte à la faveur de la stabilité du taux de change et de l’accroissement de la demande intérieure. Le Maroc et la Tunisie ont bénéficié de conditions agricoles favorables. L’inflation est contenue dans la majeure partie...

de la région, les conditions de financement sont stables et le secteur financier s’est approfondi.

Perspectives

 La croissance dans la région devrait se renforcer à 3 % en 2018 puis à 3,3 % en 2019, grâce en grande partie au relèvement des pays exportateurs de pétrole de l’effondrement des prix de cette matière première. Les pays exportateurs de pétrole devraient accroître leurs dépenses d’investissement grâce à l’augmentation des revenus intérieurs et à la hausse des prix du pétrole.

La croissance parmi les membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) devrait atteindre 2,1 % en 2018 et 2,7 % en 2019, soutenue par l’augmentation des investissements en capital fixe. La croissance des pays exportateurs de pétrole hors CCG devrait être soutenue par l’augmentation des dépenses d’investissement.

Les prévisions de croissance en Arabie saoudite devraient être revues à la hausse, à 1,8 % cette année et 2,1 % l’année prochaine. L’Iran devrait enregistrer une croissance de 4,1 % en 2018 et en 2019.

Les économies importatrices de pétrole devraient afficher une croissance plus forte, suite à un regain de confiance de la part des entreprises et des consommateurs sous l’effet des réformes du climat des affaires et de l’amélioration de la demande extérieure. La croissance du secteur du tourisme devrait également bénéficier de la stabilité de la situation sécuritaire. L’Égypte devrait enregistrer une croissance de 5 % au cours de l’exercice 17/18 (du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018) et de 5,5 % l’exercice suivant. Les petits importateurs de pétrole, tels que la Jordanie et le Liban, sont confrontés à un ralentissement de la croissance dû à des déséquilibres extérieurs et budgétaires. La croissance en Jordanie devrait s’établir à 2,2 % en 2018 et à 2,4 % en 2019, alors qu’elle devrait progresser à 2 % au Liban cette année et la suivante.

Risques

Les risques d’assombrissement des perspectives sont prépondérants. La hausse récente des prix du pétrole pourrait ne pas être soutenue et être contrariée par une production de pétrole de schiste plus importante que prévu aux États-Unis. L’amplification des problèmes de sécurité ou l’exacerbation des tensions géopolitiques pourraient nuire au tourisme, refroidir les investisseurs et limiter l’accès au financement. Des réformes comme l’assainissement des finances publiques pourraient être ralenties.

Des surprises positives dans l’activité des principaux partenaires commerciaux pourraient soutenir une croissance plus rapide dans la région, en particulier dans les pays du Maghreb, qui sont tributaires de la zone euro pour les transferts de fonds, le commerce et les flux financiers. La reconstruction accélérée dans des pays déchirés par la guerre comme l’Irak pourrait stimuler une croissance économique plus rapide que prévu.

Mouhamet Ndiongue

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