Quand la Bibliothèque nationale sert de paravent à des luttes obscures…

Quand la Bibliothèque nationale sert de paravent à des luttes obscures…

Août 2016, une autorisation de tournage au sein de la prestigieuse Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc (BNRM) avait été décernée aux réalisateurs d’un long-métrage international. Des  scènes ont donc été tournées dans cette enceinte, et entre autres dans ses toilettes. Cela a suffi pour rapporter ce dernier fait comme étant une scène pornographique, et pour en imputer la responsabilité à la direction actuelle de l’institution et au ministre actuel. La direction de la BNRM a répondu à tout cela par un communiqué.

On y apprend plusieurs choses, commençant par la chronologie. En août 2016, Abdelilah Tahani n’était pas encore le directeur par intérim de la BNRM et Mohamed Laâraj n’était pas encore ministre. A cette date, Dris Khrouz était le directeur de la Bibliothèque et Amine Sbihi le ministre. C’est donc à leur niveau qu’il faut interroger, et même s’interroger, sur le bien-fondé de l’autorisation accordée.

Ensuite, on ne peut considérer les toilettes comme un lieu de pornographie, ainsi que l’a affirmé un site de la place. Dans des toilettes, on satisfait des besoins naturels, certes, mais en aucun cas, on ne s’adonne à des activités du genre de...

celles indiquées par le site en question, et relayées par les réseaux sociaux. On conviendra que la BNRM dispose de bien d’autres équipements que ses toilettes… On en conviendra si on est de bonne foi, mais si c’est la mauvaise foi qui prime, alors on a les informations de mauvais aloi… et la loi réprime cela.

Toujours est-il que le ministre actuel Mohamed Laâraj a donné ses instructions pour ouvrir une enquête et déterminer ce qui s’est réellement produit… pourquoi, quand, comment, et par qui l’autorisation de tournage a-t-elle été accordée ? Pourquoi, quand et comment seules les toilettes de la BNRM ont figuré dans le film ? Pourquoi le site en question a-t-il pu publier de telles informations sur une supposée scène pornographique ? Et la suite, peut-être judicaire, à donner à tout cela.

La BNRM est l’une des institutions les plus prestigieuses du Royaume. Elle est dépositaire de sa mémoire, elle est conservatrice d’une partie de ses archives, elle est le centre de la science et de la connaissance et elle est un sanctuaire de la connaissance.  Colporter des informations nauséabondes à son sujet fait remonter les remugles d’une presse incertaine…

AB

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