Une petite histoire des boycotts à travers le temps et le monde
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- 08 mai 2018 --
- Maroc
Pendant la Révolution américaine, à la fin du 18ème siècle, le boycott des marchandises anglaises était un moyen utilisé par les colons pour faire pression sur la métropole. Les Fils de la Liberté, une organisation de patriotes américains, eurent recours à l'appel au boycott, notamment sur le thé anglais.
Le « boycott » est une forme de lutte qui a existé avant qu'un nom soit donné à ce type d'action de résistance. Les premiers anti-esclavagistes anglais lancèrent une campagne féroce en 1790 pour convaincre leurs concitoyens de renoncer au sucre provenant des Indes occidentales (les Antilles) et produit par des esclaves, au profit du sucre en provenance des Indes orientales (Inde), où l'exploitation de la main d'œuvre se faisait avec un peu plus de retenue.
Le premier boycott a été répertorié de 1879, et mis sur pied à l'appel de Charles Parnell, dirigeant de la Ligue agraire, qui le lança contre Charles Cunningham Boycott, riche propriétaire terrien qui traitait mal ses fermiers.
Au Québec, en 1837, les chefs Patriotes incitent les Québécois à bouder ou à boycotter les produits importés d’Angleterre pour tarir les fonds publics, revenus fiscaux perçus à la douane, en vue de libérer le Québec du joug de l'occupant anglais. Les produits anglais boycottés, comme le rhum, l’eau-de-vie, le thé et la toile, sont remplacés par des produits québécois.
Le premier boycott de l'Empire tsariste eut lieu en 1900 à Bialystok : le Bund (Union générale des travailleurs juifs) lança un boycott des cigarettes de la manufacture de tabac Janovski. Dans un appel au public, le Bund dénonçait Fajwel Janovski, « juif pieux allant à la synagogue régulièrement...
», qui venait de licencier 45 jeunes filles juives. Ceux qui persistaient à acheter des cigarettes Janovski se les voyaient arracher et brûler. Le patron céda et réembaucha les jeunes femmes.
En Inde en 1930, le Mahatma Gandhi lance un boycott sur les impôts liés au sel, contre l'Empire britannique.
Le boycott antisémite de 1933 en Allemagne est la première manifestation antisémite d'envergure organisée par les nazis après leur arrivée au pouvoir.
Le boycott des bus de Montgomery en 1955 à l'appel de Martin Luther King pour obtenir la fin de la discrimination raciale.
Un bus appelant au boycott de l'apartheid, à Londres, en 1989.
Le boycott politique de l'Afrique du Sud pour mettre fin à l'apartheid, à partir des années 1970, avec l'exemple de la marque Outspan, une marque d'oranges et d'agrumes sud-africaine, connue pour la campagne de boycott dont elle a fait l'objet dans les années 1970 à cause de la politique d'apartheid.
Le boycott par les États-Unis (entraînant d'autres nations) en 1980 des Jeux olympiques de Moscou, pour protester contre l'intervention soviétique en Afghanistan. Opération réussie puisque 80 pays seulement y seront représentés ; mais l'Union Soviétique (avec 13 autres nations) boycottera en retour les Jeux olympiques de Los Angeles en 1984.
Depuis juillet 2005, la société civile palestinienne appelle aux boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) contre Israël.
Certains Tibétains en exil appellent à un boycott des produits fabriqués en République populaire de Chine, car selon Jamyang Norbu, un écrivain tibétain en exil et partisan de l'indépendance du Tibet, ces produits sont fabriqués dans des camps de travaux forcés, dans des manufactures tenues par des militaires chinois, ou par une main-d'œuvre privée de ses droits.
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