Rétro N°2 : Task Forcenée, Algérie en plongée, dialogue sourdcial, Polisariot gun et autres balivernes…

Rétro N°2 : Task Forcenée, Algérie en plongée, dialogue sourdcial, Polisariot gun et autres balivernes…

La fadeur n’est pas passée, elle ne passera jamais…

Lundi : Les États membres de l’UE mandatent la Commission européenne pour négocier un nouveau protocole de pêche incluant le Sahara marocain, dit la MAP… « sous certaines conditions », précise l’UE. Les Européens, pétris de juridisme, se doivent de respecter l’arrêt de leur Cour de justice qui a dit, en gros, que le Sahara n’appartient pas au Maroc, du moins pas officiellement. Arrêt judicaire curieux, Maroc officiel furieux, pêcheurs espagnols et français soucieux. Mais bon, laisser occire à grands coups de canon les gars de Gaza, tirer sur la Syrie avant de savoir pourquoi,  et autres menues broutilles humanitaires… et voilà que le vernis de juridisme vole en éclats. Et pas de rire.

La Task Force de la FIFA, chargé d’élimi… pardon, d’évaluer le Maroc, arrive nuitamment à l’aéroport de Casablanca. Prenez quatre fonctionnaires et un ancien footballeur, et confiez-leur une mission de cette importance. Que pensez-vous qu’il arrivera ? Ce sera l’équité qui crèvera.

Mardi : Les Algériens plongent ; ils ont acheté un sous-marin. Ils en ont aujourd’hui 5, et bientôt 6. Et c’est vraiment pour faire la guerre, car le gadget, qui coûte la bagatelle de 600 millions de $, est silencieux et furtif, et il est baptisé trou noir… comme le trou noir du déficit public national d’Algérie, estimé à 18 milliards de $ en 2018, soit 9% du PIB. Là-bas, nos « frères » font tourner la planche à billets, lancent des mesures d’austérité économique et sociale, mais ils achètent des sous-marins. Entre un président souffrant, des généraux qui sentent le soufre et un Premier ministre dans le rôle du sous-fifre consentant, la foule sentimentale n’est pas près de souffler.

Mercredi Finalement, le sommet Donald Trump – Kim Jung Un se confirme. Avant début juin, « si tout se passe bien », confirme le chef américain. Mais que se diront-ils ? Trump, à qui on a fait entendre Brel, lancera à Kim : « J’vous ai apporté des bonbons, parce que les bombes sont punissables, puis les bonbons sont tellement bons, bien que les bombes soyent très exploitables », ce à quoi l’autre répondra que « si les Ricains n’étaient pas là, nous serions tous des communistes »… ». Croisons donc les doigts pour que ces deux énergumènes ne croisent pas le fer… et le feu nucléaire.

Au Maroc, l’esprit du ramadan est de plus en plus incertain… Pour le mois du jeun et du carême, tout le monde se prépare à faire ripaille, et comme la ripaille, en terres marocaines, est d’abord et curieusement affaire de sécurité, c’est le ministère de l’Intérieur qui monte à la manœuvre. Une réunion tenue dans ce ministère, en présence de tous les chargés de bouffe et de malbouffe, a rassuré tous les mangeurs et les mangeuses que leurs tables seront bien fournies en victuailles, et à prix fort raisonnables… en ce mois de jeune et de carême.

La Task force de la FIFA est sur notre sol. Elle est venue, elle a vu, mais sera-t-elle convaincue ? Les cinq gars sont là pour ne pas l’être, semble-t-il... « FIFA, ton univers impitoyable, FIFA, glorifie la loi du plus fort… FIFA, et sous ton Gianni implacable, FIFA, tu ne redoutes que Washington… ». Ils sont là, comme des James Bond, costumes sombres, lunettes sombres, mines sombres, venus avec « un permis de tuer » (une candidature), avant de se retrouver dans ce qui semble et ressemble à une « mission impossible ». Le Maroc se défendra, fort de ses presque 80 fédérations amies, selon le décompte actuel.

Jeudi. Le dialogue social bat son plein, chacun dans son rôle : les syndicats veulent des ronds, le gouvernement arrondit les angles. Les premiers réclament 400 DH pour les fonctionnaires à bas salaires, histoire de vivre un peu moins mal, le second marchande, rechigne, pinaille, et offre 300 DH, plus des allocations monstrueuses de 200 DH par enfant, juste de quoi faire une aumône pour prier que cet enfant vive. Tout court.

Deux ou trois types en...

guenilles, dépenaillés,  avec baskets dépareillés aux pieds, paumés dans le désert, ça peut tuer, même des soldats de l’ONU. C’est la mésaventure qui est arrivée à une patrouille de la Minurso, qui se baladait dans le désert, près de Tifariti, au Sahara mais à l’est du mur et de la sécurité. Les deux ou trois gars du Polisario les mettent en joue, les bloquent, puis tirent en l’air, leur causant la peur de leur vie. C’était le 16 mars, et Stéphane Dujarric, porte-parole de l’ONU, l’a annoncé le 19 avril. Pourquoi si tard ? Pourquoi cela n’a-t-il pas fait l’objet d’une mention dans le rapport de Guterres, le boss, ni dans celui de Koehler, le Boche ? « Le commandant local du Polisario dénonce », dit M. Dujarric, qui ne s’étonne pas que le commandant général, lui, ne dise rien, pas plus qu’il ne s’est préoccupé de avoir sir les sanctions promises au conditionnel par « le commandant local » aient été vraiment prises. Etre un peu partial, pour l’ONU, est moins périlleux que d’être martial.

Vendredi : la Task force n’a pas forcé le trait, et Moulay Hafid Elalamy s’est efforcé d’être rassurant, mais s’est enfoncé. « Ce qu’on organise avec vous, c’est une communication d’un compte-rendu de la visite de la FIFA. Ce n’est pas une conférence de presse, donc il n’y aura pas d’échange. On se veut transparent ». Cherchez l’erreur de communication : pas d’échange mais transparence malgré tout. Le plus drôle est que les 5 ont dit, entre autres, que le Maroc n’était pas au point en matière d’accueil des VIP… Ah, s’ils savaient… Le Comité de candidature est peu disert et quand il parle, c’est pour avertir qu’on peut être éliminés du Mondial. Si c’est sûr pour le Mondial 2018, ça l’est, quand même, moins pour le 2026. Faut juste y croire. Et ne pas fourvoyer le bion peuple, en le laissant accroire le contraire. Préparer la défaite, c’est bien, mais assurer le triomphe, c’est mieux.

Impayables Yankees… Un rapport de leur administration affirme que « les violations des droits de l’Homme en Chine et en Russie sont facteur d’instabilité ». Expulser des migrants latinos par milliers, acquitter un policier qui tire dans le dos d’un Noir, ostraciser 7 nations pour islam exacerbé,  traiter d’autres nations de « pays de merde », ça c’est du respect des droits de l’Homme. Le dromadaire ne voit pas sa bosse, dit un dicton de chez nous.

Samedi. Le vieux parti de l’Istiqlal se réunit en conclave et en Conseil national. Le suspense est effrayant. La question est dans tous les esprits. Qui sera, Seigneur Dieu, le second qui secondera Nizar ? Les Istiqlaliens s’enflamment, s’animent, s’égosillent, s’éparpillent, et s’essaient à ce qu’ailleurs on appelle démocratie. Finalement, le plus vieux parti du Maroc nous assène une rude leçon de démocratie : Comme les candidats résistent et ne se désistent pas, le Comité exécutif n’insiste pas et adoube un homme, Chiba Maelainine, qui est élu par acclamations. Quant à l’autre question qui taraude tout le monde, celle de savoir si l’Istiqlal sera dans l’opposition ou non, et bien oui, il le sera, dans une « opposition istiqlalienne nationale ». Istiqlal, tu nous étonneras toujours, et tu nous épateras encore plus que nous l’imaginions dans nos rêves les plus insensés.

Dimanche. Le PPS prépare son congrès à venir, et le PJD solde le sien pour garantir son avenir. Les ci-devant communistes lancent un dialogue externe et les ex-islamistes se lancent dans un débat interne. Les premiers travaillent semble-t-il à une benabdallahisation de leur parti, à travers le maintien de leur secrétaire général « séismisé », alors que les seconds entament une sorte de débenkiranisation qui évoque un peu le XXe congrès du parti communiste en URSS. Les métiers des chefs des deux partis seront mis à contribution : l’interprète Benabdallah devra interpréter les derniers rebondissements politiques et le bon Docteur Elotmani analysera les boursouflures mentales de certains des siens, inconsolables depuis le départ d’Abdelilah Benkirane.

Voilà pour cette semaine, à la semaine prochaine.

Aziz Boucetta

 

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