Syrie : à l'ONU, Moscou oppose son veto à un projet de résolution américain
La Russie n'a pas voulu du texte de Washington prévoyant de créer un mécanisme d'enquête sur le recours aux armes chimiques en Syrie, trois jours après les attaques à Douma.
Dans la confrontation qui oppose les Occidentaux et la Russie sur le dossier syrien, la tension est encore montée d'un cran. Cette fois-ci, l'affrontement a eu lieu sur les bancs du Conseil de sécurité. Où deux résolutions, l'une émanant de Washington, l'autre de Moscou ont été rejetées.
La Russie, fidèle à son soutien pour Damas, a en effet opposé mardi son veto à un projet de résolution américain visant à créer un mécanisme d'enquête indépendant sur le recours aux armes chimiques en Syrie, trois jours après l'attaque présumée au gaz toxique contre Douma, dernier bastion rebelle près de Damas.
Vassily Nebenzia, l'ambassadeur de Russie aux Nations unies, a justifié ce 12e veto russe en sept ans de conflit (350.000 morts) par la volonté de « ne pas entraîner le Conseil de sécurité dans des aventures ».
Au cours de la même séance, un projet de résolution présenté par Moscou a également été rejeté. Soutenue uniquement par la Chine, la Bolivie, l'Ethiopie et le Kazakhstan, la proposition russe, qualifiée « d'écran de fumée » par François Delattren, l'ambassadeur français à l'ONU, n'a en effet pas obtenu le nombre minimal de voix requis.
Le texte proposait d'envoyer des spécialistes de l'Organisation pour l'interdiction des...
armes chimiques (OIAC) dans la ville syrienne de Douma.
L'OIAC, dont le mandat est d'enquêter sur une attaque présumée mais qui n'a pas la responsabilité d'en identifier les responsables, a en tout état de cause annoncé mardi l'envoi « sous peu » d'une équipe en Syrie pour faire la lumière sur ce qui s'est passé à Douma. Et ce à l'invitation de Damas qui, selon certains diplomates, pourrait ainsi essayer de retarder d'éventuelles frappes.
Car les Occidentaux, Etats-Unis et France en tête, n'ont pas baissé le ton et ont même redoublé de détermination après avoir déjà fait planer la menace de représailles militaires .
« La France mettra tout en oeuvre contre l'impunité chimique », a ainsi assuré François Delattren. Tandis qu'à Paris, le président Emmanuel Macron précisait que la France annoncera « dans les prochains jours » sa « décision » sur sa riposte, en coordination avec les alliés américain et britannique.
De leur côté, Donald Trump et la Première ministre britannique Theresa May sont aussi « tombés d'accord », lors d'une conversation téléphonique mardi, « pour ne pas laisser l'usage d'armes chimiques se poursuivre », selon un communiqué de la Maison Blanche.
Ce climat de tension a conduit l'Agence européenne pour la sécurité aérienne (EASA) à émettre un message de mise en garde invoquant « de possibles frappes aériennes en Syrie [...] dans les 72 heures à venir »
La rédaction
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