Mobilisation (martiale) à Laâyoune du gouvernement et des chefs de partis
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- 09 avril 2018 --
- Maroc
Le rapport du Secrétaire général de l’ONU est sorti la semaine dernière, et il est globalement positif pour le Maroc, mais reste « équilibré », c’est-à-dire essayant de satisfaire les deux parties, Maroc et Algérie. Or, Rabat est inquiet des manœuvres du Polisario/Algérie pour changer le statu quo dans les zones tampon, en tentant d’y installer des infrastructures et une « administration ». Le Maroc s’agace et perd patience, voyant dans le laxisme de l’ONU une faiblesse dont les adversaires se servent. Aujourd’hui à Laâyoune, le Maroc a affiché sa mobilisation, martiale.
Saadeddine Elotmani, une grande partie de son gouvernement et les chefs de partis sont donc ce lundi 9 avril à Laâyoune pour réaffirmer l’attachement de tous les Marocains à la marocanité du Sahara. Il a dit et redit, devant les élus et notables sahraouis, l’importance de cette question pour notre pays, et son rôle prioritaire. « Il ne s’agit pas de l’affaire de l’Etat seul, mais de tous les Marocains, élus, société et population. Les dernières manœuvres de nos adversaires ont été encouragées par le laxisme des Nations Unies, et cela a été interprété comme un accord tacite. Cette situation peut déboucher sur le pire », dit Elotmani auquel on découvre ce penchant martial.
Pour sa part, le président du RNI Aziz Akhannouch a également eu des mots durs et guerriers : « Nous avons relevé ces derniers temps le lancement de la machine propagandiste de notre voisin, dont on aurait attendu autre chose que...
des mensonges ou la manipulation de ses marionnettes indépendantistes. Je voudrais vous rappeler ici que si pour ces gens il s’agit d’une activité saisonnière, pour nous, c’est une affaire quotidienne, de tous les jours. Ce qui se produit aujourd’hui est grave et dangereux et le Maroc n’a jamais usé de la force bien que cela soit de son droit. Nous demandons à l’ONU et à la Minurso de faire leur travail et de protéger cette région, et à défaut, nous demandons à l’Etat marocain de le faire à leur place et d’intervenir pour ramener les choses à leur endroit ».
Un revenant… l’encore chef du PAM Ilyas el Omary, que l’on n’avait pas vu depuis longtemps, a dit la même chose, insistant sur le fait que quand l’affaire du Sahara est là, « toutes les dissensions disparaissent et l’unanimité nationale s’installe ». Et Nizar Baraka, le paisible patron de l’Istiqlal a rappelé les trois « non » du Maroc : « non au changement du statu quo, non au parasitage des voies de règlement reconnues pour cette question, et non au détournement de l’Algérie de ses responsabilités dans ce conflit ».
Les autres responsables de partis, Nabil Benabdallah, Driss Lachgar, Mohamed Sajid… ont tous pris la parole pour dire la même chose, répétant le souci du Maroc de voir inchangé le statu de la zone tampon, et rappelant au besoin la disposition du royaume à « faire le travail » seul, si l’ONU continue de se montrer démissionnaire.
AB
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