L’économie informelle scannée par la CGEM 

L’économie informelle scannée par la CGEM 

La CGEM qui fait de la compétitivité de l’entreprise, un axe nodal a réalisé une étude sur les leviers de la compétitivité de l’entreprise marocaine dans le secteur informel intitulée : « L’économie informelle : impacts sur la compétitivité des entreprises et des propositions de mesures d’intégration ». Cette étude qui a abouti à des recommandations a fait état de la compétitivité qui est l’émanation de quelques mesures conjoncturelles et celle-ci ne peut être dissociée de l’environnement et de l’écosystème de l’entreprise.

La CGEM estime regrettable et constate que des ­fleurons de l’industrie marocaine disparaissent du paysage, faute de rentabilité et de compétitivité ou à cause de la concurrence déloyale et consécutive de l’informel, qui biaise les conditions du marché intérieur national.

Aussi, « fait inquiétant pour notre modèle économique marocain, nous constatons que de plus en plus d’entreprises glissent du secteur formel vers l’informel. », déplore le patronat marocain.

En partant de ces considérations, l’étude faite par la CGEM et qui portait sur : « l’économie informelle : impacts sur la compétitivité des entreprises et proposition de mesures d’intégration », a permis d’évaluer le secteur informel dont les résultats ont permis de conclure qu’ « il est une chaîne destructrice de valeur, qui crée de la précarité pour le capital humain, n’enrichit pas l’Etat, fait peser un grand danger sur notre tissu productif. » a cité le rapport qui suggère de prendre les mesures adéquates.

A partir de ce constat, l’objectif attendu des recommandations de cette étude est de rendre le secteur formel plus attractif que le secteur informel et non de s’attaquer aux emplois qui sont en majorité en bout de chaîne. Mais surtout les produits vendus qui ne sont soumis ni aux impôts, ni aux charges sociales et qui ne respectent les normes de conformité.

Et sur la note synthétique à propos de l’étude, il...

est établi que l’économie informelle se caractérise de plusieurs facteurs dont :  une économie qui pèse plus de 20% du PIB, hors secteur primaire et 10% des importations formelles, une économie qui impacte de manière variable les secteurs d’activités dont 54% du poids dans le textile et habillement, 32% dans le transport routier de marchandises, 31% dans le BTP et 26% dans l’industrie agroalimentaire et tabac, hors secteur primaire. Avec 2,4 millions d’emplois, l’informel de production reste un large pourvoyeur d’emplois.

Les impacts de l’économie informelle

Pour la CGEM, l’économie informelle crée un manque à gagner considérable pour l’Etat : notamment un manque à gagner fiscal et manque à gagner sur le volet des cotisations sociales. Et pour les entreprises marocaines, c’est un gap de compétitivité-prix important (non-paiement des impôts et charges notamment la TVA, faible respect de la règlementation, non-paiement des charges sociales), pression négative sur les prix (l’informel fixe les prix de référence), perte de chiffre d’affaires pour les acteurs formels, manque de création de valeur pour l’économie marocaine (manque de structure du tissu industriel, taille critique difficilement atteignable, limitant l’amélioration de la productivité, perte de rentabilité limitant l’investissement, l’innovation et la capacité des acteurs).

Les impacts négatifs touchent aussi les consommateurs finaux surtout sur les règles d’hygiène non respectées (chaines de froid, règles de sécurité alimentaire…), marchandises de moins bonne qualité (contrefaçon, non-respect des normes…). Et pour la qualité de l’emploi, le rapport fait état de la précarité, de l’instabilité, d’absence d’avantages sociaux, de salaire moyen faible…

En termes d’accompagnement, la CGEM s’engage à accompagner le secteur informel pour le renforcement de l’attractivité du formel à travers une meilleure compétitivité des entreprises, à l’orienter dans l’intégration des UPI à l’économie informelle, à lutter contre les leviers de l’économie souterraine, à assécher la contrebande et à lutter contre la corruption.

MN

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