Sale temps pour les anciens chefs d’Etat de nations émergentes

Sale temps pour les anciens chefs d’Etat de nations émergentes

Jacob Zuma en Afrique du Sud, Lula au Brésil, Park Geun-hye en Corée du Sud… trois anciens chefs d’Etat, la dernière condamnée à 24 ans de prison pour corruption, le second devant être incarcéré aujourd’hui pour 12 ans et le premier devant les juges dès aujourd’hui aussi. Et tout tombe ce 6 avril…  et coïncidences troublantes, deux de ces anciens chefs d’Etat étaient les figures de proue des BRICS…

1/ Lula : Condamné à douze ans et un mois de prison pour corruption, l’icône de la gauche brésilienne, a jusqu’à vendredi après-midi pour se présenter à la police. La prison se rapproche donc  pour Lula. Le juge brésilien Sergio Moro a émis jeudi 5 avril un mandat de dépôt contre lui, lui accordant 24 heures pour se présenter aux autorités afin de purger sa peine de prison pour corruption. Âgé de 72 ans, Lula a été condamné pour avoir reçu un luxueux appartement en bord de mer de la part d'une entreprise de bâtiment en échange de faveurs dans l'obtention de marchés publics.

2/ Jacob Zuma : L'ancien président sud-africain est attendu ce 6 avril sur le banc des accusés du tribunal de Durban (nord-est) pour y répondre de faits de corruption dans une rocambolesque affaire de vente d'armes vieille de près de vingt ans. A l'époque "ministre" provincial puis vice-président du pays, Jacob  Zuma est soupçonné d'avoir touché des pots-de-vin de la part du groupe français Thales, à l'occasion d'un contrat d'armement de près de 4 milliards d'euros attribué en 1999. Englué dans les scandales, l’ancien chef d’Etat, âgé de 75 ans, a été contraint à la démission il y a deux mois après un long bras de fer avec son propre parti, le Congrès national africain (ANC,...

au pouvoir).

3/ Park Geun-hye : L'ex-présidente sud-coréenne a été condamnée ce 6 avril par un tribunal de Séoul à 24 ans de prison dans le procès du retentissant scandale de corruption qui avait entraîné sa chute l'année dernière. Première femme élue présidente en Corée du Sud, Park Geun-hye, qui avait été destituée et arrêtée en mars 2017, a été jugée coupable de corruption, abus de pouvoir ou encore coercition par le tribunal qui lui a aussi infligé une amende de 18 milliards de won (13 millions d'euros).

Pourquoi ces trois chefs d’Etat, pourquoi maintenant, et le fait qu’ils aient dirigé des émergents n’a-t-il pas accéléré leur chute, puis leur condamnation ? D’autres chefs d’Etat déchus, mais de nations non émergentes, n’ont pas été autant inquiétés, comme Mugabe au Zimbabwe, Jammeh en Gambie, Compaoré au Burkina Faso.

Un diplomate de haut rang avait une fois confié à Panorapost la réflexion suivante : « Regardez ce qui se passe dans les pays émergents, et constatez les problèmes auxquels sont confrontés leurs chefs d’Etat. Aujourd’hui, la doctrine diplomatique et politique internationale consiste à s’en prendre peu ou prou aux grands chefs d’Etat de ce type de nations, et dans l’avenir, les futurs émergents seront combattus avant même d’émerger. Vous verrez… ». On voit…

Et notre diplomate d’ajouter que concernant les autres Etats qui pourraient avoir comme ambition de grimper dans l’échelle des nations, « des problèmes divers leur seront posés, en fonction de leurs réalités politiques et sociales ». Peut-être un élément d’explication, pour le Maroc, des contestations sociales qui se suivent et se ressemblent, des attaques contre le phosphate marocain à l’Union européenne, des différentes tracasseries avec la même UE…

Théorie du complot ? Sans doute, mais peut-être pas. Cette théorie ne peut ni tout expliquer, ni tout occulter.

AB

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