Egypte : « Maréchal, les voilà ! »

Egypte : « Maréchal, les voilà ! »

Abdel Fattah ll-Sissi a été réélu président de l'Egypte avec plus de 90% des voix, selon les premières estimations publiées jeudi par la presse d'Etat, lors d'un scrutin sans surprise dont l'unique véritable enjeu était le taux de participation, estimé à environ 40%. Les résultats officiels seront proclamés lundi.

A vaincre sans péril, on peut triompher avec gloire, semblerait-il… puisque la victoire de l’ex-maréchal de l’armée égyptienne a été auréolé de toutes les vertus par la presse de son pays, alors même qu’il n’avait aucun candidat sérieux face à lui, ou contre lui. Le seul compétiteur, Moussa Mostafa Moussa, est un partisan de… al-Sissi ! Selon le quotidien Al-Ahram,  Abdelfattah al-Sissi a obtenu 92% des voix, représentant quelque 23 millions d'électeurs. Le quotidien d'Etat Akhbar al-Youm et l'agence officielle Mena fournissent des chiffres similaires.

Dès la fermeture des bureaux de vote mercredi à 20H00 GMT, le dépouillement des bulletins a été réalisé et la presse égyptienne a rapidement publié des estimations au niveau...

local. Toutes ces estimations montraient une victoire écrasante et sans surprise du Maréchal dans diverses localités.

Le taux de participation tourne autour de 40%, selon la presse d'Etat. A la présidentielle de 2014, le taux de participation avait atteint 37% après deux jours de scrutin, puis 47,5% après une prolongation d'une journée. Juste 24h pour arranger les choses, quoi… Mais cette année, pas besoin : en effet, les abstentionnistes seront sanctionnés, avait annoncé mercredi l'Autorité nationale des élections.

« Ce n'est pas quelque chose de nouveau », avait insisté son porte-parole M. Chérif lors d'une conférence de presse mercredi, évoquant une loi - non appliquée jusqu'alors - punissant d'une amende de maximum 500 livres égyptiennes (22 euros) « tous ceux qui, sans excuse, ne votent pas ».

L’avantage avec l’armée, quand elle entre en politique, c’est que les choses sont claires. Voter pour deux candidats, dont l’un est partisan de l’autre, et sévir contre ceux qui ne se retrouvent pas dans l’élection et (surtout) dans ses candidats.

 

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