Nicolas Sarkozy inculpé et place sous contrôle judiciaire
Mis en examen (inculpé) ce mercredi 22 mars, l’ancien président français Nicolas Sarkozy nie toujours en bloc et aurait tout tenté pour éviter son inculpation. Il a donc été mis en examen pour « corruption passive et financement illégal de campagne électorale » – en l’occurrence celle de 2007 – et aussi, et surtout, « recel de détournement de fonds publics libyens ». Après deux jours de garde à vue, l'ex-président a été placé sous contrôle judiciaire. M. Sarkozy a tout fait pour se défendre, et il compte bien contre-attaquer.
Selon des propos rapportés par Le Figaro, Nicolas Sarkozy nie toute implication dans cette affaire d’argent libyen. Soupçonné d'avoir reçu un financement à hauteur 50 millions d'euros, il dit vivre « l'enfer de cette calomnie » et a plusieurs fois tenté de démontrer des incohérences dans les accusations dont il fait l'objet. « Je vous demande avec toute la force de mon indignation de retenir des indices et non pas des indices graves et concordants », a-t-il finalement demandé au juge, avant de l'adjurer de retenir « un autre statut que celui de mis en examen : celui de témoin assisté ».
« Comment peut-on...
dire que j'ai favorisé les intérêts de l'État libyen ?, a donc plaidé l’ancien avocat Sarkozy, c'est moi qui ai obtenu le mandat de l'ONU pour frapper l'État libyen de Kadhafi. Sans mon engagement politique, ce régime serait sans doute encore en place. Le Colonel Kadhafi lui-même ne s'y est pas trompé, puisque je vous rappelle qu'entre 2007 et le 10 mars 2011, il n'y a aucune espèce d'allusion au prétendu financement de la campagne ».
Cela n’a pas convaincu, mais l’ancien président, connu pour sa ténacité, sera au 20h de TF1 pour défendre sa cause. Cela étant, et comme le rapporte l’éditorial du Monde, « M. Sarkozy bénéficie, c’est l’évidence, de la présomption d’innocence. Nul doute qu’il ne cessera de dénoncer l’inanité des charges qui pèsent désormais contre lui. Et rien ne préjuge de la suite de l’enquête et de sa conclusion. Mais, pour que trois juges chevronnés aient pris la responsabilité de le mettre en examen pour ces motifs, il faut, à tout le moins, qu’ils disposent de très solides éléments. Si leurs soupçons sont fondés, l’opprobre jeté sur l’ancien président de la République sera indélébile ».
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