Task-force Fifa, une instance illégitime !

Task-force Fifa, une instance illégitime !

Mis en place à l’ère Blatter, le task-force de la FIFA est une instance redoutable parce que détenant entre ses mains les pleins pouvoirs pour valider ou invalider des candidatures à l’organisation des Coupes du monde.

IL-LE-GI-TI-ME ! le mot n’est pas de trop car pour toute organisation, l’instance de décision suprême est l’Assemblée générale. Illégitime parce que l’Assemblée générale de la FIFA a de ce fait perdu l’une de ses principales attributions. Sepp Blatter qui avait fait une main mise sur une prérogative très importante de l’AG n’avait pas de visées avouées et les scandales qui s’en sont suivis ont clairement prouvé cela.

Aussi vraisemblable que celui puisse paraître, la task-force avec tous les pouvoirs qui lui sont accordés n’a aucune existence juridique ou légale dans les statuts de la FIFA, et cela n’a jamais gêné aucun membre de cette Assemblée. C’est précisément cela qui soulignait l’hyper puissance de M. Blatter. Comme une démocratie bananière, l’ancien président avait su réduire à sa plus simple expression l’Assemblée générale de la FIFA, instance supposée suprême. Tous coupables !

L’abus de pouvoir des dirigeants de la FIFA est manifeste avec leur instrument de validation de candidature qui est cette  task-force, mise en place par le Comité exécutif.  PanoraPost  avait fait état de la dictature de Blatter, notamment sur les droits tv, avec une opacité qui frise l’insolence. Mais la justice américaine ne s’est pas saisie de cette question, bien qu’étant au courant de tous les faits et gestes de Blatter.

La task-force devrait faire le « sale boulot »… En effet,  son pouvoir de validation ou d’invalidation des candidatures obéit forcément à une personne ou un groupe, reléguant l’organisation mondiale à une instance privatisée et exposée à toutes sortes de...

machinations, comme les cas de corruption déjà cités.

La grande concentration des pouvoirs entre les mains d’une personne ou d’un groupe restreint produit des abus et conduit toute l’organisation à des accès de corruption au pire, de passe-droits au mieux… et avec cette task-force, la corruption frappe toujours aux portes de la FIFA.

Et donc, pour sa part, il semblerait que le nouveau président Gianni Infantino fait du Blatter sans Blatter, les cas révélés de négociations de droits tv avec les Etats-Unis et son comportement à l’égard de l’offre américaine depuis le congrès de la FIFA à Bahreïn montrent en effet suffisamment son penchant.

Depuis ce congrès où il avait clamé haut et fort vouloir engager de nouvelles réformes au sein de la FIFA, M. Infantino s’est bien gardé de ne pas toucher la botte secrète de son prédécesseur, « la task-force ».

Si de hauts dignitaires de la FIFA reconnus par tous pour leur probité et leur compétence ont été remerciés par Infantino, c’est parce que la transparence clamée sur tous les toits n’est que slogan et les anciennes comme nouvelles révélations sur l’homme le démontrent.

Ce samedi 17 mars, lors la réunion du Conseil de la FIFA, à Bogota, en Colombie, le même Gianni Infantino proclame encore et encore sa neutralité sur les candidatures nord-américaine et marocaine pour le Mondial 2026, mais bien malheureusement les faits sont têtus. On attendra les coups à venir, et les prochaines explications.

M. Infantino devrait plutôt s’engager à démanteler la task-force qui n’était qu’un instrument de Blatter pour amener les candidats à la coopération. A moins que l’homme ne la reprenne et ne l’utilise à son propre compte car il ne dit rien d’une éventuelle réforme dans ce sens.

Mouhamet Ndiongue

 

 

 

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