Inédit - La ministre sud-africaine des Affaires étrangères au Maroc

Inédit - La ministre sud-africaine des Affaires étrangères au Maroc

On se souvient que le 29 novembre dernier, à Abidjan, le roi Mohammed VI avait rencontré le chef de l’Etat sud-africain Jacob Zuma, dont le pays n’entretient pas les relations les plus cordiales du monde avec  le royaume, en raison de ses positions « crispées » sur la question du Sahara. Aujourd’hui, c’est sa ministre des Affaires étrangères qui se trouve sur le sol marocain, et c’est une première, ou presque, depuis très longtemps.

Pas d’ambassadeurs d’un Etat chez l’autre, sans rupture des relations diplomatiques… pas de dialogue entre les deux pays, et leurs responsables. Rien… Mais lors de cette rencontre entre les deux chefs d’Etat à Abidjan, les choses ont changé. En effet, selon l’hebdomadaire Jeune Afrique, « préparée depuis deux mois, la rencontre M6-Zuma a duré une heure, dont une bonne partie en tête à tête (et en anglais). Moins « idéologue » que son prédécesseur Thabo Mbeki, qui avait pesé de tout son poids pour que Pretoria reconnaisse l’entité sahraouie, Zuma a écouté le roi exposer – « avec vigueur », a-t-il confié – la position marocaine, avant de concéder qu’il n’était « pas au courant » de tous les éléments du dossier ».

Aujourd’hui 9 janvier, pour l’ouverture des travaux de la Conférence ministérielle pour un Agenda africain sur la migration, la ministre Maite Nkoana-Mashabane était là, et sa présence a été particulièrement remarquée.

Les...

relations diplomatiques entre Etats est un long processus, et n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Elles requièrent du temps, de l’entregent, du savoir-faire, et surtout de la patience. C’est exactement ce qu’a dit Mme Nkoana-Mashabane (à droite de M. Bourita, lui-même au centre de la photo, mains croisées) aux médias : « Je suis ici essentiellement pour la Conférence, car les relations ont besoin de temps, et ce n’est qu’après que l’on parlera des échanges des ambassadeurs ».

Quant à notre chef de la diplomatie Nasser Bourita, il a chaleureusement salué son homologue sud-africaine, en lui disant que « c’est la 1ère fois que vous venez au Maroc, et je forme le vœu que ce ne soit pas la dernière ». Mais il a gentiment esquivé une question de notre confrère Mowatine sur la symbolique de cette présence, étant il faut dire en chemin pour rencontrer la Sud-africaine en tête-à-tête.

On ne saura bien évidemment rien de cet entretien, mais nul doute que l’Afrique était au centre des discussions, bien évidemment, et peut-être même que M. Bourita a poursuivi avec Mme Nkoana-Mashabane les « explications » données par le roi Mohammed VI au président Jacob Zuma sur Maroc, le Sahara et le Sahara marocain. On n’en saura donc pas plus, la diplomatie étant une activité plutôt taiseuse… Mais un second pas est franchi, après le premier à Abidjan.

Aziz Boucetta

 

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