L’Algérie s’enfonce dans l’une des pires crises économiques de sa jeune existence

L’Algérie s’enfonce dans l’une des pires crises économiques de sa jeune existence

L’Algérie est en crise, depuis 2014, année où les cours du brut ont commencé de refluer, descendant en deçà de la barre des 50 dollars, et oscillant autour depuis. La structure économique du pays est portée par les exportations d’hydrocarbures, et le gouvernement algérien est aujourd’hui contraint de prendre des mesures « non conventionnelles ».

Ainsi, en premier lieu, des réserves de changes. Elles  étaient à 114,1 milliards de dollars (MUSD) à fin décembre 2016 contre 144,1 MUSD à fin 2015. Elles sont aujourd’hui de 98 MUSD, et les perspectives sont plutôt sombres : Selon les prévisions de la Banque centrale algérienne, le matelas de devises devrait s'établir à 85,2 MUSD à fin 2018 (l'équivalent de 18,8 mois d'importations), et à 79,7 MUSD en 2019 (18,4 mois d'importations) avant d'atteindre 76,2 MUSD en 2020 (17,8 mois d'importations).

L’austérité et les restrictions sont donc là, en force, et pour des raisons liées à la situation économique du pays. Si dans l’habitat, il semble que le gouvernement a décidé de maintenir tous les programmes lancés, dans les autres secteurs, c’est une tout autre histoire. L’austérité budgétaire prônée depuis l’année passée, avec notamment la réduction des importations, touche finalement d’autres segments de l’économie nationale, même si toutes ces mesures ne semblent pas faire l’unanimité au sein des acteurs de l’économie nationale.

Au niveau de l’emploi, ce n’est guère mieux… Pour le ministère du travail, « la crise économique a fait que nombre de...

personnes se sont subitement retrouvées sans ressources financières, 67,7% parmi elles sont arrivées en fin de contrat alors que d’autres ont été affectées par la cessation d’activité de leur entreprise ou bien ont fait l’objet de mesures de licenciement pour des raisons diverses ». Et de fait, depuis 2014, ce sont 175.000 postes de travail qui ont été détruits, et chaque année, ce sont des dizaines de milliers de jeunes qui arrivent sur le marché du travail.

Le tissu entrepreneurial du secteur privé est constitué à plus de 97% d’entreprises de types familiales peu initiés au management stratégique, en majorité des TPE rendant difficiles ce genre de partenariat public-privé que l’Etat veut remettre sur les rails. Pour des raisons historiques, l’entreprise publique conserve en 2017 encore, une supériorité de fait sur les sociétés privées, car n’étant souvent pas assujettie à l’obligation de résultats puisque l’Etat propriétaire la renfloue financièrement en cas de difficultés.

Et de fait, les ressources budgétaires ne sont pas au rendez-vous, ce qui a conduit les autorités publiques à faire tourner la planche à billets, une solution de financement « non conventionnelle » qui a permis à l’Etat de payer ses salariés et son personnel politique.

Le Premier ministre Ahmed Ouyahia veut bien insuffler de la confiance au sein du patronat, mais il prend la mesure de la difficulté de se défaire d’années de rente pétrolière pour s’engager dans une structure économique résolument productrice de richesses.

 

Commentaires