Le Sommet de la Cédéao s’achève avec un changement de président de sa Commission
Le 52ème Sommet des 15 pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, ou Cédéao, s’est tenu à Abuja, au Nigéria, les 16 et 17 décembre. Les chefs d’Etat et de gouvernement devaient se prononcer sur l’adhésion du Maroc, qui avait reçu un accord de principe en juin dernier. Mais les dirigeants ouest-africains ont aussi changé le président de leur commission, le Béninois Marcel de Souza.
Lors de ce 52ème Sommet, les chefs d’Etat devaient prendre une décision définitive concernant le Maroc. Mais l’organisation se donne finalement encore un peu de temps. Seuls les résultats de l’étude d’impact de cette entrée du royaume seront présentés aux chefs d’Etat et la décision en elle-même sera prise ultérieurement, lors d’un sommet extraordinaire qui pourrait se tenir début 2018. Un report qui ne semble pas anodin car bien qu’on le dise pas publiquement, les milieux d’affaires du Nigeria, mais aussi du Ghana, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire redoutent l’arrivée sur leurs marchés de produits marocains plus diversifiés, parfois de meilleure qualité et à moindre coût.
La question des 56 accords de libre-échange du Maroc avec autant de pays pose également quelque souci aux dirigeants ouest-africains car cela mettrait en difficulté, selon les milieux...
d’affaires, les entreprises des pays de la Cédéao.
Mais le Maroc sait se montrer patient, et compréhensif… Il attendra donc que les milieux d’affaires soient plus rassurés, et que les appareils diplomatiques de nations traditionnellement favorables aux thèses séparatistes du Polisario soient dans de meilleures dispositions. Le royaume offre son expertise dans toute une série de domaines de développement, en plus de la sécurité, et il serait difficile aux chefs d’Etat de la Cédéao d’infliger le camouflet du refus à Rabat, surtout lorsque l’on sait les relations fort amicales entretenues par le roi Mohammed VI avec de nombreux présidents ouest-africains (Côte d’Ivoire, Sénégal, Guinée…).
Dans l’intervalle, Marcel de Souza, aux ambitions présidentielles bien marquées dans son pays, le Bénin, et beau-frère du très contesté président Gnassinbé Faure du Togo (ce qui justifie la mollesse de ses critiques à son égard), a été poussé vers la sortie par le président Alassane Ouattara qui a mis en orbite son ministre de l’Industrie Jean-Claude Brou, titulaire d’un doctorat de l'université de Cincinnati aux Etats-Unis, passé par le FMI, la Banque mondiale et la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest, et ancien directeur de cabinet du Premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan entre 1996 et 1999.
Commentaires