Election législative partielle : le PJD l’emporte face au RNI
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- 08 décembre 2017 --
- Maroc
Alors que le 6 octobre dernier, le RNI remportait une très nette victoire sur le PJD à Agadir Ida Outanane, le résultait s’est inversé hier 7 décembre par le succès réalisé par le candidat PJD face à son challenger du RNI dans la circonscription d’Inzegane-Ait Melloul. C’est donc Mohamed Saddiq qui est élu à la Chambre des représentants, contre Abdelaziz Gouraizim (27 ans). Lecture d’un scrutin.
En effet, en examinant de plus près cette élection, on relève trois éléments d’analyse importants :
1/ La compétition politique se joue désormais entre le PJD et le RNI, les deux autres formations importantes étant de plus en plus invisibles et inaudibles, en l’occurrence le PAM, en déshérence totale, et l’Istiqlal, à la recherche d’une âme nouvelle et d’un souffle nouveau, après l’affligeante parenthèse Chabat.
2/ Les deux forces politiques ont jeté toutes leurs forces dans cette ville d’Inzegane, en y dépêchant leurs ténors/leaders. Ainsi, le PJD a reçu le renfort du chef du gouvernement Saadeddine Elotmani en personne, parti soutenir Mohamed Saddiq, et le RNI a été renforcé par la présence de son président Aziz Akhannouch, qui a aussi fait le déplacement pour convaincre les populations.
3/ Une grosse différence de voix entre le premier, élu, et le second, du RNI, soit 10.000 voix contre 5.500, qui conduit à s’intéresser aux profils des deux challengers principaux. Ainsi, Mohamed Saddiq, bénéficiant du soutien personnel et direct du chef du gouvernement, est le secrétaire local du PJD dans la région ; il est un vieux routier de la politique, et dispose de solides réseaux, tissés de longue date. Le RNI, quant...
à lui, a pris le risque politique d’investir le jeune Abdelaziz Gouraizim, 27 ans, tout nouveau en politique, qui a tout de même ravi la seconde place en surclassant le candidat Istiqlal, également bien implanté dans la région.
Le PJD avait besoin d’une victoire, et il l’a eue, alors que le RNI semble miser sur l’avenir en assurant un baptême du feu, et une légitimité électorale, à son jeune candidat, pour les échéances futures. Selon un membre du Bureau politique du RNI, « c’est la stratégie du nouveau président, préparer l’avenir et la grande échéance de 2021 ; l’objectif à cette date est de remporter l’ensemble des sièges de la Région Souss Massa, la région du président. Le PJD, actuellement en pleine tourmente, ne pouvait se permettre le luxe de perdre cette élection ».
Cette élection, et toutes celles à venir, tant sur les plans local que régional, ou national, doivent être lues à travers le prisme des nouveaux rapports de force sur la scène politique. Un PJD en recul auprès des électeurs, un Istiqlal qui se cherche encore, le RNI tournant à plein régime et se structurant de plus en plus et le PAM en totale déliquescence. C’est là le changement par rapport à la nature du champ politique de ces dernières années, quand le PAM était promis aux plus hautes sphères, avant de sombrer dans les tréfonds de la politique (malgré sa centaine de députés) et que le RNI s’y arrimait laborieusement, et quand le PJD caracolait loin devant tous ses challengers et que l’Istiqlal peinait à se débarrasser de Hamid Chabat.
AB
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