Les minorités religieuses marocaines se sont réunies et ont lancé « l’Appel de Rabat »

Les minorités religieuses marocaines se sont réunies et ont lancé « l’Appel de Rabat »

Le congrès des minorités religieuses, prévu initialement dans la salle de la Fondation Orient-Occident à Rabat, a été délocalisé suite au refus des responsables de cette institution de recevoir les participants à ce congrès, qui s’est tenu finalement dans les locaux de l’Association marocaine des droits de l’Homme. Etroitement encadrés par les forces de l’ordre, les congressistes ont lancé « l’Appel de Rabat ».

Pour les organisateurs, leur mouvement –voire leur existence –  subit une véritable « persécution » de la part des pouvoirs publics, et essentiellement suite à la levée de boucliers d’une partie de la classe politique, PJD en tête. En effet, Khalid Bouqariî, secrétaire général de la jeunesse du PJD et député de ce parti, avait pris la parole en début de semaine au parlement pour dire au ministre des Affaires islamiques, présent dans la salle que « quiconque veut embrasser une autre religion est libre de le faire, car cela reste une affaire privée et une liberté individuelle, mais il ne faut pas que les autorités publiques souscrivent à cela ». Pour le même, ce congrès est une action politique et non religieuse, et elle est de...

nature à ébranler la stabilité politique du pays… Rien que ça ! Autrement dit, il faut interdire cette activité.

Mais le congrès s’est tenu, plus discrètement, avec un public moins nombreux, et a réuni des chrétiens, des chiites, des Ahmadis et des bahaïs.  Pour Jawad Hamidi, l’un des membres de la coordination des minorités religieuses, l’importance de la chose tient dans le fait que les discussions autour des minorités religieuses se tenaient dans le passé en cercles privés, alors qu’aujourd’hui ce débat est passé à la sphère publique.

Et ainsi, au terme de cette journée pleine d’émotions fortes, les participants au congrès ont lancé « l’Appel de Rabat », avec comme point principal la nécessité d’élaborer un corpus législatif à même de garantir aux minorités leurs droits et les protéger par la force de la loi, sachant que ces gens sont des citoyens à part entière, qui ont des revendications de nature sociale. Les congressistes demandent également à ce que des études de terrain soient menées en ce qui les concerne, sur le terrain, pour mettre le doigt sur les difficultés que rencontrent les adeptes marocains d’autres cultes.

AB

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