Robert Mugabe poussé vers la sortie
Le chef de l'Etat zimbabwéen Robert Mugabe a été démis dimanche de ses fonctions à la tête de son parti et sera remplacé par son ancien vice-président limogé, Emmerson Mnangagwa, a déclaré à l'AFP un membre de la Zanu-PF au pouvoir depuis 1980. « Une résolution a été adoptée pour démettre le président et le remplacer par Mnangagwa », a déclaré cette source, sous couvert d'anonymat, à l'issue d'une réunion de la direction de la Zanu-PF consacrée à la prise de contrôle du pays par l'armée.
Comme chaque dimanche, les Zimbabwéens se sont rendus en nombre dans leurs églises avec au cœur cette semaine un vœu très politique: un départ en douceur du président Robert Mugabe. « Nous avons spécialement prié pour une solution à la crise que nous traversons », rapporte Terrence Chivara, 27 ans, à la fin de l'office célébré dans sa paroisse catholique d'Harare. « Le président Mugabe nous dirige depuis très longtemps, maintenant il doit partir. Nous espérons une solution qui tienne compte du peuple », ajoute le jeune homme. Samedi, des dizaines de milliers de personnes ont envahi les rues de la capitale et d'autres villes du pays aux cris de « Bye bye Mugabe », « Repose en paix Mugabe » ou « Au revoir grand-père ».
Il faut dire qu’il y a de raisons, en dehors du fait que Mugabe est au pouvoir depuis 1980, et que le pays...
a été plongé dans la famine et l’hyper inflation voici quelques années en raison de la gestion calamiteuse du vieux président.
Mais depuis le coup de force de l'armée qui l'a placé mercredi en résidence surveillée, Robert Mugabe, 93 ans, a catégoriquement refusé de quitter la présidence. Il devait s'entretenir dimanche une deuxième fois avec les militaires aux commandes du pays, qui tentent de lui arracher une reddition en douceur. La pression n'a jamais été aussi forte sur le président Mugabe, qui dirige le pays d'une poigne de fer depuis trente-sept ans.
Encore impensable il y a quelques jours, la Zanu-PF a lancé un ultimatum au "camarade Bob", qui, à 93 ans, s'accroche au pouvoir malgré son assignation à résidence depuis mercredi. « Il doit démissionner de la présidence du Zimbabwe et s'il ne l'a pas fait d'ici lundi midi (...), le président du Parlement » enclenchera la procédure de destitution, a déclaré, sous les vivats, le porte-parole de la Zanu-PF, Simon Khaye Moyo, à l'issue d'une réunion d'urgence du parti.
Le départ de Robert Mugabe ne saurait mécontenter le Maroc, dont il a été durant ces trois dernières décennies l'un des plus fervents et farouches adversaires. On se rappelle comment le roi Mohammed VI l'avait salué lors de la COP22 à Marrakech, lui qui n'a cessé de qualifier le Maroc de "puissance occupante" au Sahara.
Avec AFP
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