En marge de la visite du Premier ministre français Edouard Philippe sur nos terres, une conférence de presse était organisée ce jeudi 16 novembre par le gouvernement marocain, avec son homologue Saadeddine Elotmani. Entre autres questions, une a porté sur la présence, ou non, du Maroc au Sommet Union européenne-Union africaine à Abidjan, en Côte d’Ivoire, si la RASD devait être de la partie.

Un journaliste français a posé la question quant à la confirmation de la présence du Maroc, aux côtés de la République des Sahraouis, soutenue par Alger et quelques autres pays africains. La réponse du chef du gouvernement a été très éloquente : « La présence de cette entité au Sommet serait un encouragement européen au séparatisme, et la communauté internationale toute entière doit prévenir la dislocation des Etats nations ».

La question se pose toujours, au sujet de cette participation du Polisario au Sommet d’Abidjan mais, d’une part, si la réunion engage l’Union africaine, la RASD devra bien y participer en tant qu’ « Etat » membre, et d’autre part, si cette présence est de...

nature à nuire à la bonne tenue des débats, en raison de la position naturelle du Maroc, c’est l’ensemble du Sommet qui pourrait en pâtir, et ses résultats encore plus, le Maroc étant un élément incontournable de la coopération afro-européenne.

Interrogé sur la question du Sahara, le responsable français est resté toujours aussi vague, affirmant que son pays s’inscrit dans la logique et les efforts de l’ONU pour régler le dossier du Sahara, tout en reconnaissant la crédibilité et le sérieux du plan marocain d’autonomie, soumis au monde en 2007 et, depuis, seule base sérieuse de négociations entre les parties concernées.

Cette question du Sahara pose désormais un problème à Bruxelles, en butte à de plus en plus de mouvements séparatistes, et actuellement confrontée à la question épineuse de la Catalogne. Pourquoi ce qui serait accordé à l’Espagne, son intégrité, serait-il refusé au Maroc ? Vaste question à laquelle nos historiens, anthropologues, sociologues sont appelés à répondre, en parallèle aux efforts diplomatiques de Rabat pour établir aux yeux du monde la marocanité des provinces sahariennes.

AB